Nouveau-Mexique,fin du 19e Siècle.Maggie Gilkeson est une guérisseuse habitant une ferme isolée.Lorsque sa fille aînée est enlevée par une bande d'éclaireurs apaches ayant déserté l'armée,elle part à leur poursuite en compagnie de Dot,sa cadette âgée de dix ans,et de son père Sam,qui vient de réapparaître après l'avoir abandonnée enfant.Elle le déteste mais lui a besoin de se racheter tandis qu'elle a besoin de lui pour récupérer sa gamine avant que les ravisseurs n'atteignent le Mexique où ils doivent vendre la dizaine de femmes qu'ils ont raflées pour alimenter le marché de la prostitution.Ce western moderne est signé Ron Howard,réalisateur et producteur du film,qui adapte un roman de Thomas Eidson.On y retrouve ce qu'on reproche habituellement au Richie de "Happy days",à savoir de la longueur,de la lenteur et un certain académisme.Mais à part ça l'oeuvre se tient plutôt bien,avec une solide reconstitution de l'Ouest sauvage,terre rude,inhospitalière et peu sûre,surtout pour la gent féminine,où tout se réglait par la violence.Le côté contemplatif n'est pas toujours déplaisant et Howard réussit de jolis plans en exploitant les variations de lumière et l'immersion dans des paysages désertiques majestueux.Le fond repose sur le suspense concernant l'issue de cette équipée,régulièrement relancée par des rebondissements surprenants et quelques scènes de combats assez âpres,mais aussi sur les relations familiales,tendues entre Maggie et Sam mais plus chaleureuses entre l'homme et la petite Dot,très contente de se découvrir un grand-père.Tout cela est relevé par un mysticisme prononcé symbolisé par l'utilisation des rites indiens.Sam est un blanc qui a choisi de vivre parmi les peaux-rouges et a adopté leurs coutumes,tandis qu'un sorcier aux pouvoirs étranges est à la tête du groupe de kidnappeurs.La magie et l'ésotérisme prônés par ces hommes se heurtent à la rationalité teintée de foi religieuse de Maggie.Tommy Lee Jones,longs cheveux blancs et visage impénétrable,personnifie magnifiquement ce type énigmatique cherchant obstinément un pardon impossible sans toutefois changer de mentalité.Cate Blanchett,crispée et maussade en permanence,est en revanche moins convaincante et en fait soit trop soit trop peu.La minote Jenna Boyd est une révélation de choix,son naturel faisant merveille.Aaron Eckhart disparait vite et Val Kilmer fait une brève apparition,celui qui tire le mieux son épingle du jeu est l'amérindien Eric Schweig,absolument terrifiant en chaman cruel et brutal.