Hayao Miyazaki se serait-il trouvé un rival de taille ? En tout cas, après une somptueuse « Traversée du temps » et un « Summer Wars » très intéressant, Mamoru Hosoda confirme son formidable talent pour nous raconter des histoires aussi riches qu'émouvantes. Pourtant la trame des « Enfants loups, Ame et Yuki » est plutôt simple, mais celui-ci nous la raconte avec tant de ferveur, de sensibilité et de pudeur qu'il est difficile de résister. L'œuvre a d'ailleurs beau se diviser en deux parties distinctes, le charme opère d'emblée pour ne plus jamais partir, à l'image de personnages aussi émouvants qu'attachants. Il est en effet rare de voir le cinéma nous offrir des héro(ïne)s aussi marquant(e)s, le réalisateur présentant la femme dans ce qu'elle a de plus magnifique et de plus fort. Il n'y a pour autant jamais de leçon morale, Hosoda préférant se livrer à un superbe éloge de la nature et de la libre pensée, à l'image d'Ame et Yuki, qui choisiront en définitive des chemins aussi différents que respectables... Le tout parcouru par quelques envolées lyriques d'une rare beauté, soutenu par des couleurs souvent élégantes... Bref, hormis une musique légèrement omniprésente (et encore), rien à jeter dans ce nouveau fleuron de l'animation japonaise, assurément l'un des événements de cette année 2012.