Si, j'ai honte de ce titre et m'en excuse humblement, mais qui a le grand mérite d'exprimer le fond de ma pensée. Car les frères Foenkinos, d'habitude, j'aime bien. Leurs œuvres sont sympathiques, on se sent proche des personnages, les histoires tiennent la route et font parfois preuve d'originalité. Pourtant, j'avoue que là, j'avais un peu peur. Les castings trop imposants sont rarement bon signe, alors quand en plus j'ai appris qu'il s'agissait d'un films à sketchs, loin d'être ce que je préfère... Bon, il passait dans ma ville alors j'ai (quand même) tenté le coup, un peu émoustillé, je plaide coupable, par la présence d'autant de belles femmes sur un temps si court.
Bon, l'avantage des sketchs, c'est que par définition, lorsqu'ils ne sont pas réussis, ça ne dure pas trop longtemps. Le truc, c'est qu'aucun n'est vraiment réussi (ou totalement raté, d'ailleurs). C'est juste... moyen. Très moyen. Les frangins ont du mal à saisir l'air du temps. Les histoires paraissent datées, pas foncièrement antipathiques, mais souvent poussives, sans grand intérêt. On sourit, certes, mais rit très peu. Il y a bien quelques bonnes idées, mais partiellement exploitées, souvent contrebalancées par d'autres beaucoup moins bonnes, voire lourdaudes. Certains récits se voudraient grinçants, ils sont surtout malaisants : OK, voir Monica Bellucci et Carole Bouquet en lesbiennes, c'est plutôt sympa, mais le reste...
On a vraiment du mal à y croire (le sketch « hypophilie » : mouais mouais mouais), notamment lors de dénouements soit faciles, soit sans saveur, alors qu'on sent presque à chaque fois le potentiel pour faire mieux. Pour moi, le meilleur exemple est clairement le dernier sketch : alors que jusqu'à la fin celui-ci tenait pas mal la route et qu'on pouvait se sentir en phase avec le calvaire vécu par les personnages, les derniers instants viennent presque tout gâcher
(surtout, depuis quand l'Éducation Nationale licencie qui que ce soit??).
Côté interprétation, c'est aussi décevant : si Nicolas Bedos semble se forcer à jouer aussi mal, le reste va du pas terrible au correct, Karin Viard, Jean-Paul Rouve et surtout Joséphine de Meaux étant ceux qui s'en sortent le mieux. Quelques notes positives : les transitions (enfin, du moins un temps parce qu'après ça s'arrête sans qu'on sache pourquoi, peut-être plus d'idées) entre chaque récit et un minimum de diversités entre ces derniers, évitant l'impression de répétition, rendant ces 102 minutes regardables. Je pense, quand même, que celles-ci auraient été autrement plus stimulantes dans une logique « film choral », avec un vrai fil rouge les reliant tous. David, Stéphane, vous nous devez une revanche.