Une parodie trash et gore du Muppet Show
A l’origine un court métrage destiné à la télévision et commandé par des investisseurs japonais, Peter Jackson en fait un long métrage avec un temps de tournage record malgré la complexité de toute la logistique engendrée.
Les Feebles est un véritable défi technique, avec un budget de 750 000 dollars et le maniement de 96 marionnettes, allant du morse producteur, à la mouche à merde journaliste, en passant par le rat cinéaste porno et par l’hippopotame star du show, et bien d’autres…
Les techniques ont d’ailleurs été diverses et variées, un peu comme du système D, des marionnettes gants, des marionnettes contrôlées par des câbles ou de simples fils, des comédiens dans des costumes. Dans ces conditions, il est inutile de rappeler que les prises de vues doivent être d’une extrême précision, millimétrées et qu’aucun technicien ne doit apparaître dans les plans.
L’idée de base est pourtant simple : Que peut-il bien se passer dans les coulisses du Muppet Show ? La réponse apportée n’est pas vraiment celle attendue. La version de Jackson est sale, vulgaire au possible, totalement excessif mais indéniablement drôle (à prendre au second degré bien entendu). La violence et le sexe ne sont que parodie et tous ces aspects ont été exagérés pour accentuer le coté comique. Parodie également de certains films, Rambo pour de l’action pure et dure, Voyage au bout de l’enfer avec le flash-back sur la guerre du Vietnam. L’anthropomorphisme est ici à son paroxysme dans la mesure où Peter Jackson, en conférant à tous ses personnages un destin et des sentiments, arrive presque à nous faire oublier que les « comédiens » sont en fait des marionnettes d’animaux.
Le résultat final est un film de sale gosse, une véritable satire du milieu télévisuel et cinématographique en forme de gros fuck à tous ceux qui pourraient se sentir visés.