Histoire ludique et poétique de la considération métaphysique et sociale portée aux femmes, sur des bases érudites, interprétée librement en contrepoint par des enfants de 10 ans. Amour courtois plutôt présenté comme réalité conjugale de cour au moyen-âge que comme fiction littéraire, inventée pour compenser la violence des codes chevaleresques. Bien que la vérité à ce sujet soit peut-être plus incertaine.
Les tons narratifs du passé sont variés, incluant le documentaire (opérateur interpellant protagoniste: voix de Michel Lonsdale). Structuré en boucle, depuis un préambule à l'ère contemporaine, le film se présente comme le conte d'un grand-père à ses petites filles, lesquelles incarnent de multiples protagonistes au fil de la rétrospective. Un télescopage temporel permet le retour des personnages à l'époque moderne, marqué par une bascule discrète à la couleur.
On pourrait considérer le point vue manichéen et réactionnaire étant donné le tableau catastrophique, anxiogène, décrivant le monde contemporain et ses zones pavillonnaires sans âme, mais ce serait sans compter l'espérance de la dernière phrase, en substance: "le fruit qui a chu repousse".
Un délice d'interprétation malicieuse.
7,5/10