Les Frissons de l'angoisse est souvent réputé comme étant le meilleur giallo jamais réalisé, et c'est surement le cas tant il est époustouflant de bout en bout. Vraiment.
Dario Argento réalise ici l'un de ses meilleurs films, à la lenteur voulue et au charme hypnotique.
Rappelant par son début (un homme assiste impuissant à un crime, il se rend compte qu'un détail lui échappe, n'arrive pas à mettre la main dessus et décide de mener sa propre enquête, quitte à ce que le tueur finisse par s'en prendre à lui) à l'Oiseau au plumage de cristal, le film s'en démarque par son esthétisme encore plus soigné, tant chaque plan, chaque scène est un régal pour les yeux. Quand à la musique... que dire si ce n'est que pour une première collaboration entre le réalisateur italien et le groupe Goblin, on n'aurait pu faire mieux tant la bande originale, ne se contentant pas d'accompagner le film, en est une part indissociable, qui finit de lui donner une identité si particulière et originale.
Et quand arrive la fin du film... le fameux "twist" indispensable à tout bon giallo qui se respecte... et bien excusez-moi mais on se prend une baffe en pleine figure ! Cette fin, ce détail qui est finalement élucidé (et surtout, ne cherchez pas à savoir ce qu'il en est avant de voir Profondo Rosso : vous gâcheriez tout) j'en suis restée comme deux ronds de flan, parfaitement ! Je n'ai pas pour habitude d'être dithyrambique, mais là, c'est amplement mérité.
Pour conclure, je pense que "Les Frissons de l'Angoisse" est peut-être le film idéal à conseiller à quelqu'un voulant découvrir Argento. D'abord, parce qu'il est excellent, certes, et aussi parce que le giallo, sorte de thriller à l'italienne est peut-être un genre plus accessible pour une première expérience qu'un "Suspiria", les films d'horreur pouvant rebuter.
(Mention spéciale à Daria Nicolodi qui réussit (et j'espère que c'était voulu) à rendre son personnage de journaliste "pseudo-féministe / vraie enquiquineuse" agaçant à souhait).