Des "Galettes de Pont-Aven", on retient facilement la gauloiserie, l'ode à l'anticonformisme et à l'amour sans contrainte, mais à l'issue de ce nouveau visionnage (a priori le troisième), j'ai surtout été frappé par la tristesse qui émane du film, voire une certaine "glauquitude", symbolisées par l'amertume du héros et l'individualisme étriqué des personnages (le pèlerin joué par Claude Piéplu), voire leur perversion (le peintre campé par Bernard Fresson)…
D'autant que les corps féminins ont beau être exposés généreusement, ils ne sont guère érotisés, et ne provoquent nul désir dans le regard du spectateur.
Au sommet de son talent, Jean-Pierre Marielle constitue le protagoniste idéal de ce récit burlesque et décousu, symbolique des seventies, réalisé par son grand complice, le réalisateur Joël Séria, qui signe ici son film le plus illustre, devenu culte avec les années.
Au cours de cette escale en terre bretonne, on croise une galerie de seconds rôles pittoresques, souvent savoureux malgré la tonalité douce-amère de l'ensemble. Outre Fresson et Piéplu, on pourra signaler Andréa Ferréol en commerçante nymphomane, Romain Bouteille en curé à soutane, ou encore Dominique Lavanant en prostituée bigouden.