Avec "Les garçons", Bolognini et son scénariste Pasolini témoignent de l'atmosphère sociale de l'Italie du début des années 60. Leur vision corrosive de la jeunesse italienne est le constat d'une société sans autres valeurs que celle de l'argent ni autre repère que celui du jour le jour. Les ardeurs juvéniles des personnages du film ne sont motivées que par l'appât du fric facile. Les garçons sont de petits voyous bagarreurs et voleurs, tandis que les filles, poussées par la même ambition, sont, en toute simplicité, des prostituées.
Sans aller jusqu'à parler de symboles, il est clair que les personnages du film sont représentatifs d'une jeunesse sans idéal et frustrée, si l'on en croit leurs relations amoureuses inconstantes et inconsistantes ou leur démission familiale. Le film n'est pourtant pas pessimiste. Car il propose une alternative au personnage de Jean-Claude Brialy, flambeur sans conscience, en la personne de Ruggero (Laurent Terzieff), flambeur par mépris de l'argent et volontiers romantique.
Ni satirique, ni ouvertement dramatique, le ton en demi-teinte du film parait parfois le desservir.