Film indescriptible et imprévisible qui explose les frontières du genre et défie les normes, œuvre anachronique et pourtant totalement actuelle, Les Garçons Sauvages est une expérience sensorielle et unique, troublante, un ovni cinématographique à l’imagerie furieusement queer.
Visuellement dantesque, organique, charnel, le film joue constamment sur son intemporalité, évoque le suranné des classiques SF des années 60 tout comme les expérimentations hippieS, mais teinte son surnaturel d’une violence sourde pour l’amener vers un onirisme trouble.
La mise en scène dégueule d’idées et d’inventivité, impose avec beaucoup de sûreté ces décors faits de bric et de broc, son bricolage baroque et enfantin, son grotesque assumé.
Si on est parfois dérouté par les actrices qui incarnent cette bande de 5 mauvais garçons violents et jouisseurs, (d’autant plus que leur jeu est assez inégal, c’est une réelle faiblesse du film), on s’accroche à un récit et une aventure pas si décousue. Il y a une histoire, certes folle, mais cohérente et tenue.
On sort abasourdis et hallucinés de cette étrange fable pour adultes avertis. Mais on ne regrette pas le voyage.