C'est une «chanson» qui s'inculque. Qui se décuple toujours un peu plus.
Une «chanson» qui dégroove, celle des insatisfaits, celle des inassouvis, celle des irréductibles amatrices et amateurs de cinéma qui nous lassent avec leur son de cloche habituel et qui regardent chez leurs voisins-spectateurs avant de balayer devant leur porte. Une «chanson» qui va laisser putois notre ami Star-Lord.
On fait tous partie de cette galaxie cinéphilique, on est tous devant cet écran noir. Qu'on le veuille ou non, qu'on s'entende ou non avec tout le monde. Et à mesure que les blockbusters sortent, ce sont perpétuellement les mêmes catégories de publics qui se dessinent et s'entrechoquent. On ne peut en vouloir à personne.
Il est pénible d'aboutir à quelque chose d'utile ou d'intéressant avec des élucidations fantasmagoriques et farfelues comme les miennes, quand bien même le "choc des publics" gangrène de plus en plus la nature véritable d'une œuvre telle que ce nouveau MARVEL, faisant oublier parfois ses directives et ses bienfaits.
Et c'est là que je veux en venir. Les frontières dans une seule et même appréciation.
La frontière entre ce qu'on a envie d'aimer ou pas, ce qu'on peut réfuter ou pas. Parfois on s'avoue vaincu, parfois non. Et, avouons-le, notre personnalité à proprement parler forge notre appréciation. Souvent, dans cette appréciation, une conviction personnelle ou des relents de nervosité, de frustration, entrent en compte.
Pour le cas MARVEL, il y a matière à détester autant ceux qui dirigent cette société que ceux qui l'alimentent.
Encore plus ces derniers temps. En témoigne le triste sort de "Ant-Man" après le départ d'Edgar Wright.
Il y a donc de quoi perdre tout espoir. De quoi grossir une haine démesurée à l'encontre de ces feignasses obèses, ces malotrus habillés d'un costard ou d'une chemise hawaïenne (quand ils sont en vacances) (je caricature à peine) qui s'en mettent plein la panse et qui font joue-joue avec nos super-héros préférés pour livrer des adaptations aseptisées, les enfonçant dans une redite incolore.
Alors croyez-le les ami(e)s, quand ils m'en donneront l'occasion je n'hésiterai pas une seconde à fustiger leurs dernières productions.
Mais en ce mois d'août (pluvieux, gris, c'est quoi cet été de merde !) il faut reconnaître un fait qu'on pourrait se refuser à admettre : «Les Gardiens de la Galaxie» est une franche réussite. Les objectifs sont atteints, les voyants sont verts, la machine est lancée et il est difficile de l'arrêter en chemin.
Déjà, il était simple de prévoir que le dernier né de James Gunn allait être un rendez-vous opportun, pas seulement pour retrouver ce réalisateur à la carrière timide, mais surtout pour adjoindre un humour peu modéré et de l'action débridée digne des meilleurs films d'action des bridés. Tout ça sous le poids d'un cahier des charges. En considérant cela, on peut affirmer que monsieur Gunn s'extirpe avec les honneurs.
Ce qu'il y a de GÉANT (oui, GÉ-ANT) et de véritablement fun, c'est cette collision entre tous ces personnages hallucinés et pourtant très simples, non-loin de la caricature. Ils n'en font jamais des tonnes et résultent d'un excellent dosage.
«Les Gardiens de la Galaxie» n'est pas "un énième film de super-héros". C'est une diversité de particularités arachnéennes, aussi minimes soient-elles, qui accentue le trait d'une euphorie qu'on aurait du mal à cacher. L'euphorie de ses spectateurs pour un film, et celui-là nous le rend bien.
Pis voilà quoi ! C'est un nouvel univers, un "pan" inédit du syndrome comics au ciné.
Avant que «Avengers» ne pointe le bout de son nez, pratiquement tous les héros qui y figurent avaient eu droit à leur propre long-métrage. Chaque membre des «Gardiens...» est inconnu au bataillon et a la tâche d'apposer sa marque distinctive sur une toile vierge du cosmos marvelien.
Dans le monde magique de MARVEL, tout devient enfin possible grâce à cette bande d'aliénés. Pour le meilleur et pour le rire.