Lettre d'adieu d'une mère a son fils
La scène prend place à la fin du film.
Spoiler donc.
Les gardiens ressortent de leurs batailles épuisés, mais vainqueurs. Pas de réelle surprise jusque là. On est dans un film Marvel , pas ce qui se fait de plus original en terme de scénario.
En marge de l'euphorie générale, Peter Quill AKA Star Lord se met à l'écart, hanté par un vieux souvenir qui a resurgit au moment du climax final. Une vision de sa mère, alors mourante, lui demandant de tenir sa main une dernière fois. En jeune garçon qu'il était, il refusa. Une façon de refuser la fatalité et de ne pas laisser sa mère partir.
Mais le sort en décida autrement, dérobant ainsi la mère au petit garçon, entraînant sa fuite de la terre. Une manière de ne pas accepter ce destin, de refuser de porter le deuil de sa mère aimée.
Entre cette fuite et le moment présent, Peter a grandi. Il a sauvé la galaxie, s'est fait des amis aussi déjantés que fidèles et surtout, retrouve le dernier cadeau que sa mère lui a légué. Un cadeau qu'il n'a jamais ouvert, le laissant dans son emballage d'origine, ignorant ainsi son contenu.
Mais cette vision le hante, l'habite. Après toutes les péripéties qu'il a vécu, Peter se décide enfin à enlever l'emballage et de découvrir ce que sa mère lui a laissé.
En premier, une lettre.
Une lettre d'amour et d'adieu adressé à son petit Star-Lord. Une mère aimante se désolant de ne pas pouvoir rester plus longtemps avec son fils mais qui, malgré la fatalité de la mort, sera toujours-la pour veiller sur lui.
En deuxième cadeau, une cassette audio, contenant une playlist spécialement choisi par cette mère pour son fils qui ne demandait qu'à découvrir les classiques de la musique.
Sans tarder, Peter met la cassette dans le lecteur prévu a cet effet. Silencieusement, il écoute. Première chanson, Ain't No Mountains High Enough de Marvin Gaye et Tammi Terrell. Une des plus belles chansons qu'il soit, évoquant un couple qui traversera milles obstacles pour se retrouver.
La chanson résonne, Peter écoute religieusement.
Guardians of the Galaxy n'est pas le meilleur film de l'année. Ce n'est pas non plus la prise de risque dont tout le monde parle. Car ça reste une production Marvel calibré et, au final, classique.
Mais le tout se révèle efficace. Les personnages sont aussi déjantés qu'attachants, les situations aussi farfelues qu’impressionnantes et les environnements aussi majestueux que superbes.
On rigole bien, on passe un bon moment. Un Marvel réussit en somme.
Mais alors, qu'est ce qui le détache tant des autres productions de super-héros ?
C'est la maîtrise du film. J'entends par là que le film est réfléchi. Il n'y a pas d'aléatoire ici.
Oh bien sûr, on peut déplorer la pseudo-révélation assez maladroite sur le père de Peter, qui est balancé vers la fin du film histoire de dire et de préparer la future suite. Mais c'est, de souvenir, le seul reproche que j'aurais à faire sur la réflexion des gens qui ont travaillé autour du film. Car il est travaillé. Pour que les scènes marchent, pour que les actes et actions des personnages fonctionnent, pour que le tout soit cohérent ne serait-ce qu'avec tout les clins d’œils 80s que le film possède, lui donnant un véritable cachet.
Surtout, le film possède une émotion jusque la absente des autres productions du genre. James Gunn a, en mon sens, su capter cette émotion et poser sa caméra pour la filmé. On n'en fait pas des tonnes, on laisse les choses se faire. Ça ne marchera pas sur tout le monde, bien sûr, et je suis peut-être le seul à avoir ressenti ça mais j'ai été touché, ou en tout cas impliqué dans l'histoire de Peter. Pas de quoi en pleurer non plus mais ça fait naître une vrai empathie pour le personnage.
C'est peut être parce que j'ai été élevé au même genre de musique qu'écoute le héros, que cette musique de Marvin Gaye est une référence pour moi et que je considère qu'un regard, un geste, une musique valent plus que milles-mots mais cette scène m'a touché et retranscris a merveille tout ce qui doit se passer dans la tête du héros.
La musique, déjà parfaite à la base, prend tout son sens dans une scène comme celle-ci, ou deux âmes séparés par la vie se retrouvent l'espace d'un instant, l'espace d'un dernier au revoir.
NOTE: J'avais déjà écris une critique du film mais je l'aimais pas. Alors voilà.