L'union des dégénérés fait la force.
Avant de commencer cette critique, il me semble intéressant de clarifier certains points. J’ai toujours aimé les films Marvel, que je qualifie sans aucune honte de divertissements honnêtes, à l’univers riche et fouillé. La diversité des héros présents au catalogue permet de réaliser des films indépendants de genre différents, mais appartenant tout de même à un monde commun. Ainsi, en 2012, lorsque le studio a sorti son ultime film de super-héros « Avengers », je l’ai trouvé tellement abouti qu’il m’avait semblé difficile de reprendre mon pied autant sur une future adaptation.
Et pourtant, j’étais loin du compte.
Le studio dispose encore de belles cartes dans sa manche. « Les gardiens de la galaxie », je les connaissais un peu comme tout le monde, de loin, grâce au jeu Lego Marvel. Lorsque la bande-annonce a été dévoilée, je me suis pris une claque. C’est fun de bout en bout, c’est différent, le concept me plaît par son originalité pouvant être perçue déjà grâce à son montage.
Tout ça pour dire que je suis allée voir « Les gardiens » avec beaucoup d’impatience, mais pas vraiment d’anxiété, faisant aveuglément confiance au studio.
Il se trouve qu’aujourd’hui, je viens de découvrir le meilleur film de tout l’univers Marvel. Donc cette critique ne sera pas très objective, parce que tout dans « Les gardiens de la galaxie » m’a plu.
La principale force de ce film repose sur ses personnages. Tous égaux, absolument géniaux. Le caractère de chacun est bien défini, sans pour autant sombrer dans des personnages types.
Star-Lord est de ce genre de héros imparfait mais follement charismatique qui vous donne envie de le voir réussir quoiqu’il en coûte. Le héros type Han Solo quoi. Après visionnage, on se dit que Peter Quill ne pouvait être joué que par Chris Pratt, parce que l’acteur est son personnage sans concession. Drôle, irrévérencieux, le film est à l’image de son principal protagoniste.
Mais force est de reconnaître que celui-ci ne serait rien sans son équipe de bras-cassés. Il est appréciable que le groupe ne se forme pas si facilement que ça. Il faudra attendre une bonne moitié de film, voire plus, pour que les gardiens de la galaxie ne fassent qu’un. Une fois réunis, l’alchimie fonctionne à merveille.
Le personnage de Gamora est une belle surprise, un personnage féminin fort comme j’aimerais en voir plus souvent, mais pas qu’une machine à tuer comme sa comparse Nebula. Dans « Les gardiens », le rôle de Zoé Saldana suit ses intérêts propres sans servir une romance inutile, et ça fait du bien. Drax quant à lui se révèle finalement assez étonnant grâce à un humour fin côtoyant sans mal son caractère brutal. Les personnages en images de synthèse, Groot et Rocket Racoon sont sans surprise magnifiquement fait et terriblement attachants. Difficile de s’étendre sur la qualité de doublage des "stars" Bradley Cooper et Vin Diesel, l’un parce que je n’ai pas entendu sa voix (VF oblige) l’autre du fait de sa masse de dialogues. Il n’empêche qu’eux aussi sont amusants et carrément badass.
Une équipe de choc dont la force est, à la différence des Avengers, leur passé, leur envie d’étriper tout ce qui ne leur plaît pas. Plutôt marginaux (leurs premiers liens se tissent en prison), ils ne sont jamais lisses. Bref leurs imperfections en font des personnages bien plus amusants à suivre que les héros "classiques".
Les personnages secondaires ne sont pas en reste. En jouant la mortelle Nebula, Karen Gillian impressionne lors de ses chorégraphies de combat. Son personnage est intriguant et n’a probablement pas fini de faire parler de lui. Dans le camp des méchants on note aussi la performance de Lee Pace, tellement charismatique et glaçant en Ronan qu’on parvient difficilement à détourner le regard lors des scènes en sa présence. L’acteur réitère son exploit de « The Hobbit » (où il jouait Thranduil) et fait de son personnage l’un des plus fascinants de l’œuvre. J’ai également apprécié le personnage de Yondu, joué par Michael Rooker. Le ravageur, une sorte de chasseur de prime/voleur de l’espace, est un bon personnage. Sa relation avec Peter est loin d’être évidente. Leurs trop rares scènes communes sont un régal.
Comme je l’ai dit plus tôt, le film repose entièrement sur l’écriture de ses personnages, et c’est une réussite. Ils sont tous haut en couleurs, même les figurants sur la planète Xandar sont travaillés au détail près. Dommage que la grande majorité des extra-terrestres soient si humanoïdes.
Que dire de l’histoire ?
Certes, elle ne révolutionne pas le genre, mais les personnages grâce auxquels on avance parviennent à nous faire oublier ce détail. L’intrigue se dévoile à cent à l’heure, vanne après vanne. Le film jongle correctement entre l’humour, l’émotion (en ouverture et fermeture de film surtout), et l’action. Les scènes mouvementées rappellent parfois le plaisir ressenti devant les « Star Wars » la toute première fois qu’on les a découverts, la larme à l’œil. D’ailleurs, le fait que le dénouement ne se déroule pas sur Terre est un soulagement. Enfin quelqu’un qui a compris que le public peut être touché même si ce n’est pas sa chère patrie qui est menacée. Rappelez-vous dans « Thor : Le monde des ténèbres », le portail s’ouvrait dans l’univers entier mais étrangement la bataille a eu lieu sur cette bonne vieille Terre, et dans un pays anglophone en plus. Les décors de la planète Xandar, où se déroule l’ultime affrontement sont soignés. De manière générale, tous sont réussis. La scène d’introduction dévoile des paysages dignes de tableaux.
Quant à la bande-son du film, je suis fan. Des sons eighty’s en totale opposition avec les situations, provoquant un effet comique absurde des plus plaisants. L’humour omniprésent, n’est jamais lourd et réussit le tour de force de faire toujours mouche, provoquant à de nombreuses reprises l’hilarité de la salle.
Si avec cette longue critique je ne vous ai toujours pas convaincu de foncer au cinéma découvrir « Les gardiens de la galaxie », je ne sais plus quoi dire.
Mince quoi.
Allez-y, vous allez aimer.