Les suites aussi réussies que le premier, c'est rare, surtout lorsque la bande-annonce ne convainc pas vraiment : « Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 » ne fait pas exception. Débuts plutôt prometteurs, pourtant : intro intrigante, générique drôle et inventif... On part sur de bonnes bases mais assez vite, ce qui faisait le sel du précédent volet va en partie se perdre. Toujours de l'humour, certes, une volonté d'aller (légèrement) à contre-courant des productions Marvel habituelles, mais cela fonctionne quand même vraiment moins bien. Plusieurs raisons : les blagues fonctionnent moyennement, la faute à des dialogues parfois lourds et répétitifs, James Gunn ayant à plusieurs reprises beaucoup de mal à savoir s'arrêter, transformant des scènes potentiellement efficaces en moments poussifs.
Le syndrome « en faire deux fois plus » est bel et bien à l'œuvre et nuit à l'ensemble, d'autant que si le scénario est convenable, il n'est pas non plus le point fort. La dernière partie se lance quant à elle dans une course aux effets visuels certes assez dingues, mais tellement surchargés et omniprésents que cela en devient limite épuisant, surtout lorsque cela dure aussi longtemps... Reste que je mets trois étoiles. C'est que même s'il cède à la facilité et à un certain conformisme, au moins le film ne se moque pas du monde : certes il a de grosses faiblesses, mais au moins assure t-il le spectacle, avec ce qu'il faut d'univers spatiaux et de créatures surprenantes, le plaisir de retrouver ces personnages (même moins bien écrits) étant un minimum présents.
On sent un respect pour les spectateurs, une volonté réelle de les sortir de leur quotidien à travers un imaginaire assez riche, les maquillages s'avérant être l'un des gros points forts de l'entreprise. De plus, dommage que ces « Gardiens » s'adonnent autant à l'humour salace car lorsque ces derniers s'essaient un instant à la gravité, ils ne le font pas plus mal que les autres, au contraire, la bande-originale toujours aussi vintage et cosmopolite faisant également le boulot. Je ne suis pas dupe : cette suite est plus commerciale, plus convenue et cela se ressent dans notre intérêt. Ça ne l'empêche pas de se suivre sans ennui et de nous offrir un voyage, aussi imparfait soit-il, franchement dépaysant et nous en donnant pour notre argent : en ces temps de blockbusters insipides, on s'en contentera.