La première partie est une plongée dans un foyer iranien proche du régime, mais loin du regard aseptisé des films approuvés par le régime (ici les femmes n'y portent pas le voile). Deux femmes et une fille y sont dépeintes avec moult attention, finesse, sans pudibonderie ni fausse vulgarité politisée ou woke. Le mécanisme dramatique se met subrepticement en place, et les premiers craquements apparaissent, s'ouvrant progressivement pour finalement se transformer en failles béantes que la parole religieuse, maintes fois invoquée, se voit bien incapable de colmater.
La deuxième partie est moins réfléchie, beaucoup plus spontanée et imparfaite (un excellent point qui contrebalance l'académisme du premier pan). Le retour sur la terre natale augure la conflagration de la cellule familiale, devenue à plus petite échelle la reproduction du régime répressif iranien.
En résumé, Les graines du figuier sauvage est un métrage d'excellente facture, sans doute légèrement trop long pour éviter une baisse de régime à mi-chemin, mais qui se révèle sur le long terme une dénonciation intelligente et convaincante de la dictature des mollahs.