Western avec plusieurs thématiques-archétypes mais aux petites variations excellemment narrées

Ce film de la fin des années 50 est peut - être le représentant de tout le genre western pour le grand public des décennies 50 à 80, celui du samedi soir, bien au delà des  cercles d'amateurs de westerns. 

Et qui sont les amateurs de westerns ? Un gradient qui va des aficionados les plus sectaires à des cinéphiles très éclairés, en passant par ceux qui, comme moi, ont simplement et surtout la nostalgie du cinoche de leur enfance. 

Parmi les amateurs, nombre ont rejeté ce pourtant bon western avec des critiques de très mauvaise foi. Se sentent-ils dépossédés quand le commun des spectateurs (des ignorants... des amateurs épisodiques...) partagent avec eux une appréciation d'un film ? Est-ce pour se  démarquer du tout venant ?

Pourtant, pour ce qui est de traiter un même sujet, rebattu, en inventant une variation originale - ce que nous tous, amateurs, cherchons dans chaque nouveau western - celui-ci est proche de la perfection. 

Dans les westerns, quelques thématiques se distinguent les unes des autres, mais chacune d'elle revient dans les scénarios de manière récurrente. 

Ici, on en retrouve plusieurs : opposition de l'Est élégant et du Far West frustre ; du pied tendre et du cow boy affranchi ; du riche cattle baron et de l'éleveur qui tire le diable par la queue ;  de la progéniture trop aimée et gâtée par une pere autoritaire (souvent un garçon, ici une fille), ou au contraire rejetée ; des conflits de loyauté entre hommes et des croisements amoureux : c'est donc un éventail classique. 

On y retrouve aussi les morceaux de  bravoure attendus (poursuites, batailles aux poings, gunfights). ici, ils sont mis au service d'une critique de la violence, dont la gratuité est mise à nu malgré plusieurs formes de justifications par certains des personnages.

Les acteurs sont tous superbes, de Gregory Peck jouant un ex-marin dépaysé au Texas à Charlton Heston en contremaitre obtus mais loyal, de Burl Ives en ours  à la fois éthique et désespéré à Charles Bickford en boss tyrannique et destructeur, de Jean Simmons en femme fidèle en amitié mais dont la modestie est attractive et sexy, à Carol Baker en fausse ingénue capricieuse. 

Michael-Faure
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le 9 nov. 2024

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