« Les guerriers du Bronx 2 » de Enzo G. Castellari était vraiment chouette à revoir, surtout avec la qualité du blu ray restauré de chez Pulse Store. Ce deuxième volet n'est pas forcément meilleur à tous points de vue que le premier, mais plus rythmé et contenant davantage de séquences d'action explosives, en tout cas. Et Mark Gregory, l'acteur interprétant Trash (le Snake Plissken du pauvre), le personnage principal, est toujours aussi inexpressif, quelle que soit la situation (il fait tout de même un très léger effort lorsqu'il découvre les cadavres de ses parents tués au lance-flammes). Fidèle à lui-même, en somme.
La deuxième figure du film, Wrangler, l'espèce de kapo nazi tout de cuir vêtu est interprété par l'immense Henry Silva, lui qui cumule les rôles d'ordures ou de durs. Ou un peu les deux à la fois, ça dépend, comme dans le méconnu « Quelli che contano » de Andrea Bianchi, où il jouait un mafieux implacable, « hardboiled » à souhaits. Dans « Les guerrier du Bronx 2 », il joue clairement un enfoiré. Il compare les habitants du Bronx – qu'il est chargé de discrètement exterminer pour le compte d'une multinationale immobilière – à « des rats ! des cafards ! ». A ce sujet, Castellari prend plutôt position pour le peuple et les petites gens vivant dans ce Bronx du futur. Je trouve d'ailleurs que le manque de budget général du film renforce le côté « populaire » et « bricolé » du métrage. On croit même à certains moments assister à une illustration cinématographique du livre « Manuel du guérillero urbain » de Carlos Marighella, militant brésilien de la fin des années 60. (Voir infos ici : https://editionslibertalia.com/catalogue/a-boulets-rouges/Manuel-du-guerillero-urbain ). Comment rassembler des armes et des munitions pour lutter contre la dictature ? Comment s'organiser collectivement face à elle ? Comment kidnapper un président de multinationale pour faire fléchir le pouvoir en place ? « Les guerriers du Bronx 2 » vous met en scène le mode d'emploi !
On notera également la présence au casting de Antonio Sabato, dans le rôle de Dablone, chef de ces guérilleros du Bronx. On le trouve aussi dans des poliziotteschi (« ...a tutte le auto della polizia » de Mario Caiano) et un giallo (« Le tueur à l'orchidée » de Umberto Lenzi), ou encore le western spaghetti « Pas de pitié pour les salopards » (de Giorgio Stegani). Bref, que du cinéma comme on aime !