Andrei Roublev 2000 et la baleine muette
Dans ma critique du film Andrei Roublev de Tarkovski, je parlais du pour( )quoi de la foi et j'avais également clôt ma critique par une observation personnelle. Celle-ci mettait en exergue la différence qu'il pouvait y avoir entre nos sociétés contemporaines et les civilisations moyenâgeuses et ancestrales.
Ce film est en quelque sorte la suite illégitime de ce dernier, Jonas, chétif et fragile, n'étant par la force des choses et des interactions avec son environnement proche que la transposition du moine iconographe à notre époque.
Les Harmonies Werckmeister répond donc à la question que je me posais, à savoir si les miracles étaient toujours possibles aujourd'hui.
La réponse est cinglante et sans détour, tout est perdu d'avance. Les seules personnes qui ont encore cette part d'innocence et parfois cette foi en la vie connaîtront un destin tragique ou lugubre, les autres s'enfonceront progressivement dans la chaos et la barbarie.
Bela Tarr a voulu nous montrer que la foi (pas forcément en dieu), par delà son avilissement moderne, demeurait le dernier garant d'un monde juste et cohérent. On ne peut à travers son constat que s'inquiéter des évènements futurs et de la direction vers laquelle notre monde tend toujours un peu plus. Néanmoins, ça me fout encore en rogne qu'un désespéré, à l'instar de Kubrick, puisse ainsi tuer dans l'œuf la volonté et l'espoir de certains qui se croient seuls et impuissants.
En faisant abstraction des interrogations que le film soumet, il faut tout de même que je mette au clair certaines choses. En tant qu'œuvre cinématographique, le film de Bela Tarr est une calamité. Les acteurs sont pour la plupart mauvais, la moitié du film est bonne à jeter tant elle n'apporte rien à l'ensemble et le cadrage est souvent bien trop emphatique,comme mon style.
Vous l'avez sans doute deviné. Oui, je me suis fait chier pendant les 3/4 du film.