Avec un délavé tout en aquarelle et un style qui rappelle beaucoup la BD « le photographe » d’Emmanuel Guibert (qui se passe globalement dans la même région), Zabou Breitman, adaptant le roman éponyme de Yasmina Khadra vient narrer l’histoire d’un Kaboul post guerre avec l’URSS, dans cette époque ou le pays bascule progressivement vers le radicalisme.
Le trait globalement enfantin et le ton parfois naïf contrastent ici beaucoup avec le sérieux de l’histoire, une histoire d’amour, de drame et de sacrifice dans un contexte particulièrement lourd et anxiogène. Une histoire simple, parfois trop, qui lorgne du côté enfantin mais qui s’inscrit avec un réalisme plutôt destiné aux adultes.
On a ici en pratique l’effet du double degré de lecture un peu raté. Le film m’apparait un peu trop simpliste pour un public adulte et beaucoup trop violent et sérieux pour un public enfantin. Dommage pour le fond mais il subsiste la forme, plutôt réussie bien que peu animée.
Le film reste par ailleurs un vecteur sympathique pour découvrir cette période, mais il serait du coup plus sage, pour développer le sujet, de lorgner du côté d’Emmanuel Guibert plutôt que du côté Khadra.