Marre 'tain, ça sent le départ, Ted !
Pour tout te dire, j'étais parti pour jacter encore d'un film de cannibales – un Lenzi pour changer – d'un Belmondo ou d'un Pierre Richard et puis je me suis dit que non, trop facile, et puis on en parle mieux, des cannibales, je trouve, quand la faim tiraille, quand on attaque les mauvaises graisses pour subvenir aux besoins d'un organisme maltraité par une carence trop longue en aliments équilibrés et comme ce n'est pas le cas, je préfère attendre une disette, et avec elle les patates et les pâtes, qui ne manquera pas de pointer son affreux nez l'hiver prochain, de Bébel quand la nostalgie d'un Paris grisonnant se fait sentir et que l'appel est trop fort pour y résister et je n'en suis pas encore là et de Pierrot quand tu croises un mouton.
Donc les cannibales c'est pas avant octobre, mi-août pour le nord – le nord, c'est tout ce qui se trouve au nord du Rhône -, pour le reste on verra bien, l'humeur et les hasards de la vie qui me feront, ou pas, croiser l'animal de compagnie préféré de nos amis musulman.
Traînant mes guêtres depuis bientôt 10 jours dans le pays des oisifs à l'anis, j'avais quand même, comme qui dirait, grand besoin de dépaysement. Tu sais, autre chose que les accents qui chantent, les cigales et les mini-shorts – galbant les popotins gracieux des jolies filles du sud à partir de janvier d'après l'ami Patrick Berger que j'ai tendance à croire vu qu'il n'est pas natif du pays – et le pastaga.
Donc surtout ne pas visionner un Fernandel, opter plutôt pour un Bourvil et quoi de plus proche de l'ami André qu'un Scorcese ? C'est direct le type qui m'a semblé coller le plus au Monsieur salade de fruits et au dépaysement donc, Martin Scorcese parle avec un fort accent normand c'est bon de le savoir si on veut briller.
Et on est en droit de ne pas comprendre comment j'en arrive là.
Après n'ayant sous le coude que son remake d'Infernal Affairs, me voilà bien embêté, car s'il est un film qui pète plus haut que son cul dans la filmo du barbu – ah non il ne porte plus la barbe, c'est peut-être un signe, je ne peux m'empêcher de penser à Samson, laisse pousser Marty, laisse pousser -, c'est bien celui-là.
Loin de moi l'envie de toucher à Martin, je ne suis qu'une petite merdouille, et toi aussi, par rapport au nain de Little Italy mais, force est de constater qu'il ne s'est pas foulé, composant la plupart du temps un copier-coller de l'original. Respectant jusqu'au moindre twist, n'hésitant pas à pomper des scènes entières du film hongkongais, Scorcese fait peine à voir ou alors, l'éclair de lucidité du mec, qui se rend compte que c'était déjà très bien fait, mais comme il faut bien amuser/occuper le Léo dont il a la garde depuis que DeNiro a atteint sa majorité, on va faire comme si on faisait un autre film, ça lui fera plaisir, et puis il est trop con pour s'en rendre compte – et c'est même sûrement ce qu'il voulait, le DiCaprio -. Alors oui, des acteurs qui jouent bien, même si l'ambiance pro-gay qui se dégage du film et à laquelle Damon et surtout l'infâme Wahlberg ne sont pas étrangers peut être gênante, mais surtout je trouve que les acteurs bridés c'était très bien aussi ! Oui encore c'est filmé avec classe, mais ça fait quand même bien mercantile et il est triste de constater que le Maître n'hésite pas à brader son talent et, à être récompensé pour ça.
Néanmoins, je ne peux pas mettre moins de 6.
Film charnière pour Scorcese, il est enfin reconnu par ses pairs.
Et voilà, maintenant que j'ai envie d'un film qui se fout pas trop de ma gueule, un Fernandel me tend les bras !