On entre dans le film comme dans la plupart des films fantastiques ou d'épouvante. Jack Clayton cultive, au moyen de quelques sous-entendus et détails sibyllins, une atmosphère de malaise, tout en retardant le plus longtemps possible l'entrée dans le vif du sujet.
Ainsi, le grand domaine où deux enfants sont abandonnés aux seuls soins de deux domestiques et de leur nouvelle gouvernante, introduit d'emblée l'impression d'étrangeté et d'irrationnel développée par la mise en scène. Il m'a fallu, il est vrai, attendre les premières manifestations ostensibles de ce drame fantastique pour me laisser prendre au jeu.
La réalisation, sombre et inquiétante, de Clayton épouse habilement la caractère surnaturel du sujet. Les soupçons que miss Giddens porte sur l'attitude des deux enfants et ses visions (ou hallucinations?) engendrent un suspense métaphysique de plus en plus intense et efficace.
Le thème de la possession se développe dans un crescendo de plus en plus anxiogène au terme duquel les enfants, secrets et traumatisés, seront peut-être délivrés de leur démon.