Je me suis promenée dans les Jardins du Roi aujourd'hui. Toutes les saisons y sont passées, y compris celles du coeur et des blessures de l'âme, de la culpabilité et du deuil, de la jalousie et de l'amitié.
Les images sont fort belles, les costumes, raréfiés au cinéma, viennent agrémenter le regard.
Retrouvée l'extatique et transperçante diction d'Alan RICKMAN, incarnant Monsieur XIV. Et Kate WINSLET n'avait pas pris une si grande douche depuis TITANIC ! La sobriété de Matthias SCHOENAERTS apporte calme et profondeur face à l'ardeur de la tâche, lui-même jardinier portant la souffrance de son père dans l'exercice de sa fonction.
Une mise en scène qui m'a paru sobre et élégante. Point de cris, de coups d'éclat, point de joutes verbales, juste assez de scènes d'amour, laissées à l'intimité des personnages et à ce qui ne se dit pas, ce qui reste, doit rester, caché aux yeux de tous.
Un voyage dans un autre temps qui m'a pourtant paru si contemporain !
J'ai aimé cette promenade dans les jardins réels, qui réjouissent encore aujourd'hui nos pulsions scopiques, comme dans les jardins du coeur, avec pudeur.
Au fond, cela aurait pu être une fiction d'un temps passé. Mises à part les évocations de personnages historiques, cela aurait tout aussi bien pu être l'histoire d'un Roi, qui commande à un des plus brillants artisans paysagistes, artiste de surcroît, la salle de bal en plein air de son jardin royal. Une Reine meurt, il en faut une autre, que ne serait-ce bon de choisir une épouse pour soi et non pour l'Etat ! Un Roi humanisé, à l'instar de ceux des contes de fées. Du même coup, l'anglais ne m'a pas choqué, puisque ce pourrait le Roi, certes de droit divin, mais de n'importe où.
Comme je me suis laissée porter, je vous invite à la ballade, à cette douce marche où l'intrigue n'a pas sa place, juste un bonheur simple, à "façonner" ensemble.
Bonne séance :)