Du kitch pur sucre ! "Les Lèvres rouges" accumulent les défauts : les épisodes de tension sont annoncés par une bande-son bruyante et téléphonée. Le réalisateur multiplie les longueurs, censées distiller l'inquiétude, c'est raté ! On devine à l'avance les sanguinolences programmées. Si la médaille d'or du plus mauvais acteur revient à John Karlan (Stephan), les autres ne sont pas des phénix. Même Danielle Ouimet (Valérie), à laquelle nous devrions nous intéresser. Le scénario bâclé ne résiste pas à l'analyse : trop de faits invraisemblables ou absurdes s'expliquent par des facilités d'écriture. Et la mise en scène collectionne les maladresses, je ricane ou grince des dents, c'est selon. Bref, le film a mal vieilli, je rêve d'ellipse et de style, le temps s'éternise et je m'ennuie ferme en soupirant d'insatisfaction.
L'atmosphère d'Ostende en hiver, la neige sur la campagne, les vagues tempétueuses de la mer du nord, vues à partir d'un vaste hôtel désert, aussi décadent que la clientèle noble traditionnelle, offrent un cadre parfait au retour de la comtesse Bahory, à sa protégée Ilona et à leurs frasques assoiffées de vampires. A Bruges, des jeunes filles sont victimes de crimes sanglants.
Heureusement Delphine Seyrig s'amuse et nous amuse. Son jeu subtil de séductrice professionnelle miroite et se renouvelle au fil de l'intrigue. La comtesse Bathory s'épanouit dans les fantaisies mensongères, les leurres pervers et sa danse des sept voiles hypnotise les jeunes mariés Valérie et Stephan. Nos alouettes courent à leur perte, mais qui s'intéresse à leur sort ? Entre une belle nunuche inexpressive et un menteur sadique, je n'ai guère de préférence...