C'est un des plus beaux films de Terence Fisher. Le choix de David Peel pour incarner le vampire, souvent critiqué comme étant un « blondinet un peu fade », est tout à fait cohérent et justifié par le conflit œdipien entre le vampire et sa mère. Le film est d'une richesse psychanalytique étonnante puisqu'il y a aussi un combat entre la pulsion et le surmoi social, les bourgeois n'étant intéressés que par l'argent, comme le docteur ou le directeur de la pension de jeune fille qui perd son arrogance et ses principes dès que le baron menace d'augmenter son loyer. Il y a aussi cette scène absolument splendide où la gouvernante aide la jeune vampire à sortir de terre dans une sorte d'accouchement symbolique et maléfique, ainsi que le splendide final où le vampire est détruit par l'ombre des ailes d'un moulin qui forment une croix à la lumière de la lune. Gilles Deleuze aimait beaucoup le film où il décelait l'omniprésence des pulsions de sexe et de mort. Éléphant films vient de rééditer ce chef-d'œuvre dans une copie absolument splendide accompagnée d'un commentaire passionnant de Nicolas Stanzick.