Au début du film, ce qui n’est certainement pas un hasard, la serveuse d’un restaurant un peu étrange dit aux clients : « Ici, ce n'est pas comme ailleurs, le menu est gardé secret jusqu'à la dernière minute. » C’est un peu le programme du film qui commence comme un documentaire qui nous présente le lieu de l’action : le minuscule village de Majastres situé dans les Alpes-de-Haute-Provence auquel mène la départementale 17 qui n’est plus goudronnée après le village. La commune de Majastres est l’une des moins peuplées de France et il n’y passe jamais personne. Mais, ce jour-là…
Les naufragés de la D17 est une sorte de comédie absurde à la française, un film profondément inclassable, foutraque, comme une sorte d’épisode de la série « La septième compagnie » dont on aurait par erreur confié le tournage à un réalisateur estampillé « art et essai », et sous l’emprise de substances illicites. Bien qu’il soit loin d’être parfait, c’est ce caractère profondément inclassable qui le rend immédiatement sympathique comparé au conformisme de la plupart des pellicules.