Deux choses.
L'une : Une ambiance exceptionnelle, douce amère, positivement macabre, joyeusement malsaine. Des oxymores qui s'associent parfaitement à l'univers de Burton avant sa transition hollywoodienne vers un cinéma moins personnel. Les Noces funèbres, rien que le titre est antithétique, montrant encore et toujours l'envie de Burton de nous offrir un monde "coloré" où la société est fait de noir et de blanc, sans vraiment de gris. Un véritable magnifique conte traitant du rêve et de la réalité. On nous déprime avec un monde des vivants froid et austère qui ne donne de l'importance qu'à l'argent et on nous fascine avec un monde des morts dansant, jovial et sans souffrance qui donne place à la comédie et à l'amour. Il y a un florilège de scène exceptionnelle et unique, avec une tension rare chez des "films d'animation". La scène du mariage impromptu dans la forêt me donne des frissons d'effroi et de fascination. Les scènes de piano sont d'une gracieuse poésie accentuée par la majestueuse musique de Danny Elfman.
L'autre : Un mauvais conte pour enfant (la preuve encore et toujours que Burton ne les aime pas, même depuis qu'il en a eu…). Je ne suis pas grand fan du style des personnages. Ils sont comiques, bien écrits, parfois même effrayants mais assez repoussants, même les héros. Les personnages aux yeux exorbités et aux proportions difformes m'ont parfois fait sortir de la poésie du film et de la direction artistique.
De la même manière que Kubrick avec Barry Lyndon, c'est un film qui est à la fois sauvé et tué par son réalisateur. Il y a toutes les qualités et tous les défauts de Burton. Ca reste un très bon film pour les initiés à la Burtonerie et un film excellent pour ceux qui aiment son style.