Le colonel Faulkner,mercenaire vieillissant et alcoolique,est recruté par Sir Matheson,un banquier londonien désireux d'investir dans le cuivre,afin de libérer Limbani, l'ex président d'un pays africain,le Zambala,que son successeur retient prisonnier dans un camp paumé au fin fond de la brousse.Le nouveau chef de l'Etat,Ndofa, est peu coopératif et Matheson pense que Limbani sera plus malléable et favorable au développement de ses affaires.Faulkner rameute ses anciens potes et monte un commando qui réussit à délivrer le captif et à prendre le contrôle d'un aéroport à partir duquel les troupes doivent être exfiltrées.Mais la situation a changé entretemps,Matheson et Ndofa sont parvenus à un accord et le retour au pouvoir de l'ex leader n'est plus à l'ordre du jour.L'avion est annulé et les soldats abandonnés à leur sort.Isolés dans la savane,ils tentent de gagner l'Afrique du Sud mais ils sont poursuivis par l'armée du Zambala et ça va châtaigner sévère,les débats occasionnant un massacre de grande ampleur.Film britannique tourné essentiellement en Afrique du Sud,"Les oies sauvages" marque le début de la deuxième carrière d'Andrew McLaglen.Après avoir longtemps été réalisateur de western,il a souvent dirigé John Wayne,il deviendra à partir de ce film un spécialiste du film de guerre,s'adaptant ainsi au déclin du genre qui l'avait fait connaître.Il s'agit là d'une oeuvre à l'ancienne,sans génie mais solidement réalisée et produite.McLaglen a du métier et sait maîtriser les scènes d'action,d'autant qu'il est entouré d'une belle équipe technique.L'assistant et monteur n'est autre que John Glen,futur réalisateur d'une tapée de "James Bond",le générique étant signé Maurice Binder,également créateur de celui de 007.La musique est de Roy Budd tandis que l'excellente chanson du générique est interprétée par la superbe voix de l'anglo-antillaise Joan Armatrading.La photo,qui magnifie les paysages africains,est composée par l'excellent Jack Hildyard,qui a beaucoup collaboré avec David Lean,Joseph Losey ou Anatole Litvak.Quant au scénario,il est écrit par Reginald Rose,d'après un roman de Daniel Carney dont on retrouvera l'influence dans "Le professionnel" de Lautner.L'intrigue nous plonge donc dans le film de mercenaires,sous-genre du film de guerre,et explore les arcanes pas propres des tripatouillages politico-financiers des affaires africaines,nos amis british ne semblant guère plus nets en ce domaine que ce que nous avons pu faire au temps glorieux de la Françafrique.Des matières premières rapportant gros,des potentats locaux corrompus,des affairistes cupides et sans scrupule,des militaires perdus à la recherche du baroud et de l'aventure,et vogue la galère!Tout ceci est soigneusement décrit,la mise en scène est nerveuse,les séquences d'action abondantes et très violentes et on passe vraiment un bon moment.Cependant le début est un peu laborieux avec le long recrutement des soldats et leur formation,avant qu'on ne rentre dans le vif du sujet.L'humour est un peu lourdingue et les phases moralistes too much,notamment les conversations politiques entre Limbani et le lieutenant sud-africain ou les scènes "émotion" entre Janders et son gamin.Pour le reste c'est sanguinolent à souhait et on contemple une hécatombe de belle envergure qui n'épargnera pas grand-monde.Il est amusant de voir que les sbires recrutés par Faulkner sont des types assez âgés,plutôt ventripotents et a priori peu aptes au combat au vu de leur forme physique,ce qui ne les empêchera pas d'être performants sur le terrain,rien de tel que l'expérience.Le casting fait envie,même si les stars ici réunies étaient déjà en voie de hasbeenerie à l'époque.Richard Burton n'a pas à simuler pour jouer les poivrots et il campe un officier dur à cuire et autoritaire parfaitement crédible.Roger Moore,encore un transfuge de chez Bond,apporte de l'allant et de la fantaisie en tueur décontracté alors que Richard Harris représente son pendant sombre et sérieux avec classe.L'allemand Hardy Krüger,qui a énormément fréquenté les oeuvres guerrières,est formidable en lieutenant sudaf hyper efficace et Stewart Granger livre un grand numéro en banquier perfide et manipulateur.La galerie de seconds rôles est de qualité avec Winston Ntshona,très bien en ex président gauchisant,John Kani,vu récemment en roi T'chaka dans "Black Panther",et puis Jack Watson,Ronald Fraser ou l'équivoque Barry Foster,l'ignoble étrangleur de femmes dans "Frenzy" de Hitchcock.Seule fausse note,Frank Finlay en curé de brousse,qui en fait comme souvent des tonnes.Note et critique de film d'Andrew McLaglen publiées précédemment:"Les cordes de la potence"-4.Moyenne:5.