Les Oiseaux par Kroakkroqgar
Avec ‘The Birds’, Alfred Hitchcock s’est attelé à un projet très ambitieux, et malgré son talent, le résultat est mitigé.
Techniquement parlant, ‘The Birds’ était probablement une réussite phénoménale à l’époque de sa sortie, et on peut applaudir l’ingéniosité déployée dans la réalisation. En revanche, certains effets spéciaux ont perdu de leur cachet avec le temps, et le film échoue par moment à rendre réaliste certains passages. Les incrustations d’oiseaux à l’écran sont par exemples légèrement décevantes, notamment lors de l’attaque des corbeaux en extérieurs ou lors de la descente des mouettes sur le village. De même, on peut féliciter les prouesses dans le dressage d’oiseaux vivants, mais le montage des attaques des oiseaux n’est pas toujours très convaincant (l’attaque sur Melanie).
Le récit également n’est pas exempt de défauts. Malgré la montée crescendo des attaques un peu trop scénarisée, le film manque parfois de rythme. Avec un sujet aussi marginal, le réalisateur semble avoir un peu plus de mal à mettre en place les ficelles du suspense dont il est le maître. Evidemment, certaines séquences sont excellentes (le sort de Dan Fawcett, les corbeaux dans le parc, l’attaque à la station-service) mais Alfred Hitchcock peine à installer la tension qui aurait dût peser sur l’ensemble du récit.
Au moins, on retrouve dans quelques idées particulièrement intelligentes le génie du maître. La discussion téléphonique à propos de la nourriture des poules ou le débat au bar sont des procédés subtils et efficaces qui instiguent le malaise chez le spectateur, tandis qu’on s’étonnera toujours de la manière dont le réalisateur rend le vacarme des oiseaux aussi terrifiant. Enfin, la conclusion du récit est mémorable, avec notamment son dernier plan à la tension effarante.
On soulignera enfin une mise en scène impeccable (l’escapade de Melanie pour déposer les inséparables) ainsi qu’une Tippi Hedren très talentueuse.
Un classique d’Alfred Hitchcock, malgré ses effets spéciaux un peu dépassés.