Les Oiseaux II.
En voilà un titre casse-gueule, référence on ne peut plus explicite aux Oiseaux de tonton Alfred qui a placé la barre haut, son film étant perché dans les sommets du film de terreur animalière. Ne faisons pas durer le suspense : le réalisateur nous livre ici un semblant de téléfilm qui a un sacré coup dans l’aile et quid de ce qui est présenté comme une suite des Oiseaux ? Bah une phrase lâchée en milieu de film du genre « Ah oui mais je me souviens, une attaque similaire (des hordes d’oiseaux déchaînés) a déjà eu lieu il y a une trentaine d’année » Voilà pour le lien entre les deux œuvres.
Son problème à ce navet gentillet, c’est qu’il aurait tout aussi bien pu être renommé « Les méchants Oiseaux sous Prozac et sa gentille famille en deuil mais unie avec un gentil labrador et un gentil gardien de phare » que c’était pareil (dur à placer sur l’affiche, je vous le concède).
Ça débute pourtant à tire d’aile par un meurtre avec des yeux désorbités et des vrais piafs, car quitte à regarder un film bofbof (car non, je ne me fais pas d’illusions en regardant un film se nommant Les Oiseaux II sur une chaîne de la TNT mais que voulez-vous, je ne résiste pas à ce genre-là, OUI je suis faible) autant qu’il soit rythmé et pourquoi pas grotesque, que le rire soit au rendez-vous.
Alors pour faire vite, le seul point positif ici est la présence de vrais oiseaux sur presque tous les plans les mettant en scène (hormis pour deux/trois attaques trop rapprochées des acteurs, ces flippettes n’étant pas prêtes à perdre un œil ou deux pour leur art…. Pfff !) mais sinon, c’est bien trop ennuyeux pour faire rire et mou du genou pour faire peur. Le héros père de famille a le charisme d’une moule périmée, madame quant à elle est une vraie grue et son patron nous déballe une collection de chemises toutes plus moches les unes que les autres (je ne sais ce qui est le pire : avoir fabriqué ces chemises ou qu’elles se soient vendues ? Vous avez quatre heures !) en lançant aux passages des œillades d’une sensualité débordante qui n’a d’égale que celle d’un pigeon mort. Quand je me dis que les deux jeunes enfants du couple restent les personnages les plus supportables, des enfants… supportables ! Cela peut vous donner une idée de l’éclat du casting.
Hormis le fait qu’il y ait environ une scène d’action toutes les deux heures dans un film d’une heure et demie, celle-ci sont mal agencées et restent désespérément … chiantes ! Quand ça veut pas…
Le moment le plus sympa du film, c’est quand monsieur perché sur une échelle, en train de repeindre l’abat-jour du porche de la maison, se voit jeté violemment au sol par un goéland, qui, il est vrai, l’a frôlé à AU MOINS un mètre cinquante le tout sur une musique que ne renierai pas l’un des pires moments de terreur de Psychose, par exemple, pour rester du côté d’Hitchcock, et l'arrivée questionnante des enfants trouvant leur paternel affalée dans le sable :
"- Qu'est-ce que tu fais P'pa ?
- J'avais envie de faire une pause --sourire enjôleur le pif dans le sable--"
Je conseille ce film à toute personne ayant une tendance à l’insomnie. Bonne nuit :)