Trois ans après sa première expérience américaine, le sympathique western Les Frères Sisters que j'ai vraiment trouvé pas mal mais qui sur mon échelle de Jacques Audiard s'apparentait presque à une déception, le voilà de retour en France (enfin Paris quoi) avec cette excellente comédie dramatique qu'est Les Olympiades, un film dans l'air du temps sur une certaine jeunesse parisienne.
Eh oui, malgré quelques réserves, j'ai été conquis par le dernier-né du réalisateur d'Un Prophète qui met en scène une galerie de personnages très attachants qui se croisent, s'éloignent, s'aiment, se détestent, se retrouvent dans un 13e arrondissement magnifié par cette photographie en noir & blanc absolument sublime et qui met en exergue le côté mélancolique de cette histoire qui se déroule devant nos yeux. Et alors que M. Audiard a le double de l'âge de ses personnages, il réussit néanmoins à leur donner vie grâce à une écriture très soignée et surtout d'excellents comédiens : Noémie Merlant (malgré le fait que son arc narratif soit celui qui m'a le moins touché), Makita Samba et surtout ma chouchou, Lucie Zhang. Ils apportent tellement à leurs personnages qui présentent une palette d'émotions joliment montrée à l'écran, parfois en contradiction avec eux-mêmes, parfois perdus, parfois sachant ce qu'ils font.
Oui, on pourrait résumer ainsi Les Olympiades, un film qui réussit à capturer trois tranches de vies (et une quatrième dans une moindre mesure) avec des personnages jamais idéalisés, pétris de qualités, bourrés de défauts, des personnes que l'on a tous rencontré dans notre vie (ou du moins en partie). Et Jacques Audiard montre tout ça d'une manière très crue où la nudité physique a autant d'importance que la nudité psychique.
Bref, un vrai coup de cœur pour le nouveau film de Jacques Audiard, une vraie pépite dans une filmographie qui en compte déjà quelques unes et portée par un casting en état de grâce!!