Certains films s’imposent à vous immédiatement, comme une évidence. Leur singularité saute aux yeux dès les premières images. Des coups de foudre. Les Olympiades est de ceux-là.
Parce que sa mise en scène charme l’œil, parce que ses dialogues flattent l’oreille, parce que son sujet éveille le sens, parce que ses histoires vous parlent.
Dans ce quartier du 13ème arrondissement de Paris, trois trentenaires, Emilie, Nora et Camille, se cherchent, se croisent, baisent, s’aiment ou pas, s’écoutent ou pas, tout en bataillant avec leurs propres contradictions, leur passé, leur bagage émotionnel, leurs carrières balbutiantes. Et évoluent, changent.
Cela pourrait être lourd, prétentieux et pesant. C’est léger comme tout, sincère et doux.
Jacques Audiard trouve le parfait dosage pour saisir l’ère du temps, capturer l’essence d’une génération mouvante, solitaire et paumée. Epaulé par Céline Sciamma et Léa Mysius, son scénario atteint une qualité d’écriture hors du commun, drôle et vivante.
Cet éclatant noir et blanc beau à tomber rend justice à ses personnages, tout comme l’élégance des mouvements de caméra, la justesse des portraits. Le montage est évidemment irréprochable, rien ne dépasse, il n’y a rien à jeter, tout à du sens. Et la très bonne musique originale de Rone donne parfaitement la cadence à un récit servi par des interprètes exceptionnels. Noémie Merlant est d’un naturel aussi désarmant que l’est sa beauté à l’écran. Makita Samba a la classe absolue, il a une posture, un bagout. Une star. Et Lucie Zhang impose un mélange de force et de vulnérabilité que camouffle une répartie réjouissante (elle est très drôle). Sans jamais surjouer, remarquablement dirigés, ils font vivre leurs personnages avec vérité et intensité. On a qu’une envie, c’est les suivre.
Oui, Les Olympiades dénote dans la filmographie parfaite d’Audiard (il n’a objectivement raté aucun de ses films), peu habitué à la comédie romantique. Ce n’est ni un drame, ni un thriller, et néanmoins il nous tient en haleine avec ces histoires de trentenaires pas si dérisoires.
Les Olympiades est à part donc. Et c’est pourtant l’une de ses œuvres les plus belles.