La comédie de Mélanie Auffret est gentille, agréable, pas honteuse et immanquablement portée par un message positive. La réalisatrice est dénuée de toute prétention ou d’ambition artistique et ne montre à aucun moment dans son film une scène qui serait l’illustration concrète d’une recherche d’exigence.
Entre ses obligations de maire et son rôle d'institutrice au sein du petit village de Kerguen, les journées d’Alice sont déjà bien remplies. L’arrivée dans sa classe d’Emile, un sexagénaire au caractère explosif, enfin décidé à apprendre à lire et à écrire, va rendre son quotidien ingérable. Surtout qu’Alice, qui n'avait rien vu venir, va devoir aussi sauver son village et son école.
‘Les Petites Victoires’ est l’exemple même du film feel-good. Il n’y a pas une once de négativité. Les conflits sont légers et semblent se régler facilement. Il n’y a aucun antagonisme. Ainsi, une scène d’engueulade où Alice commence à gueuler contre ces ingrats de villageois se règlera en deux, trois répliques. Il est question d’une école qui doit fermer fautes d’élèves et soumise à l’inspection du rectorat. L’inspection se passe mal et le problème se règle en un claquement de doigts. Voilà, c’est à peu près tout et c’est assez mince.
Le film décrie un certain nombre de sujets contemporains. On y parle d’illettrisme et de villages qui se vident, des commerces fermés et des héros du quotidien. A savoir, les enseignants et les maires qui se battent pour que la vie se poursuive dans le village. Le film a le mérite d’être un peu actuel, de montrer une situation réelle. Il est assurément du bon côté du manche et est du côté de la ruralité qui tente de survivre.
Le film est également bourré de bons sentiments. Il présente une vision plus qu’idéaliste des liens humains. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Il n’y a pas plus d’âpreté dans les personnages que dans les situations. Les relations de voisinages sont parfaites. Il ne règne dans ce village que l’entraide et la solidarité. La jeune soutien son aîné. Deux seniors se découvrent des sentiments réciproques.
Pourtant, on ne passa pas un mauvais moment devant le film. Il est dénué de toute vulgarité, ce qui est assez rare. Il choisit l’émotion facile mais en même temps, il a le mérite de traiter d’un sujet actuel. Les personnages sont attachants. Pour une fois au cinéma, les enfants ne sont pas à gifler. Les comédiens ont du charme, à commencer par Julia Piaton ou Marie Bunel. Il y a la sympathique India Hair. Michel Blanc joue avec bonhomie son énième rôle de râleur.
Question réalisation, Mélanie Auffret fait le minimum. Il n’y a aucune intention de mise en scène, aucune volonté artistique. Elle ne fait qu’illustrer une histoire, somme toute, assez simple et le résultat est sympathique mais assez anecdotique. Bref, des victoires mais petites !