Dans un petit village breton, une femme ne compte son temps ni ses efforts pour sauvegarder le peu de sociabilité qui reste ; elle est constamment sollicitée par les habitants, s'occupe aussi de l'école maternelle en tant qu'institutrice, et fait même l'aspirante médecine. Parmi ses administrés, il y a un sexagénaire qui lui avoue qu'il ne sait ni lire ni écrire, et il veut être dans sa classe aux côté des enfants pour apprendre.
Les petites victoires a été le succès surprise du premier trimestre 2023 avec près d'un million d'entrées, et à la vision, je peux le comprendre, car il a tout du film sympatoche. Qui s'oublie assez vite, mais sur le moment, la projection est agréable, les acteurs sont marrants, ça sent le terroir, on dirait que le monde tourne autour de ce village, et surtout, il y a un bon duo. Michel Blanc, qui sait très bien jouer les hommes bourrus, on dirait qu'il sort de Je vous trouve très beau, et Julie Piaton, d'un dévouement exemplaire envers ses habitants. Il y a le plaisir de revoir Marie-Pierre Casey, mais aussi Marie Bunel. Et surtout, le casting des enfants a été bien fait, car ils sont non seulement adorables, mais pour une fois, leurs dialogues sonne juste, on dirait que ce sont leurs propres mots.
Ça joue notamment sur le décalage entre Michel Blanc, qui ne manque jamais une occasion de grogner, on le saura pourquoi à cause d'un drame personnel, et ces enfants qui le brocardent comme si c'était un des leurs, et lui aussi leur répond du tac au tac. Mais le film ne se résume pas à ça et parle aussi de la désertification des zones rurales, l'absence de commerces ou de services comme une boulangerie ou un médecin à travers le travail sans faille de cette maire, qui va peu à peu apprendre à agrandir son cercle, jusqu'à prendre son destin en main.
Niveau cinéma, c'est sûr qu'il n'y a pas de quoi se rouler par terre formellement parlant, mais le film parle de choses sérieuses tout en prenant un ton léger, notamment par le prisme Michel Blanc, et ça en fait quelque chose d'agréable.