Troisième long-métrage de Guillaume Canet, "Les petits mouchoirs" tisse les destinées sentimentales et existentielles d'une bande de potes, le temps d'un été passé ensemble au Cap Ferret.
Dans son film fleuve (deux heures et demie), Canet tente de donner une place équivalente à chacun, mais certains sont mieux servis que d'autres, inévitablement.
Ainsi, on préférera par exemple Gilles Lellouche en macho immature, Marion Cotillard en garçon manqué ou Laurent Laffitte en amoureux égocentré, que François Cluzet en père de famille névrosé ou Benoît Magimel en gay qui se découvre.
Valérie Bonneton et Pascale Arbillot sont quant à elles un peu transparentes, la faute à des rôles sans grand relief.
Jean Dujardin, enfin, représente un peu le chaînon manquant : victime d'un accident de moto, il gît sur un lit d'hôpital, entre la vie et la mort, tandis que ses potes sont en vacances, accaparés par leurs petits soucis.
Avec cette chronique estivale tragi-comique, Canet réussit plutôt son pari de nous faire rire et pleurer, mais l'ensemble manque parfois cruellement de subtilité, tombant dans la caricature du cinéma de bobos autocentrés.
D'autre part, ce genre de projet se heurte à la rivalité croissante des séries télé, qui peuvent délayer le concept sur une durée plus longue et sur un rythme plus digeste, en développant intrigues et personnages avec beaucoup plus d'espace et de liberté.