J'avais découvert le travail des deux jeunes réalisatrices à travers leur websérie pour Arte ("Tu préfères"), qui dégageait une belle authenticité et une volonté d'aborder de front certaines réalités.
On retrouve ces qualités dans "Les pires", tourné dans une cité défavorisée de Boulogne sur Mer, avec de jeunes comédiens non-professionnels, particulièrement marquants à l'image de la lolita rêveuse (Mallory Wanecque) ou du garçonnet blond aux pulsions colériques (Timeo Mahaut).
Outre cet aspect proche du documentaire, le film de Romane Guéret et Lise Akoka développe une dimension méta, puisqu'on assiste dans le même temps au tournage d'un film de fiction, consacré justement à ces gamins à problèmes. Le récit montre ainsi un réalisateur humain mais manipulateur, incarné avec conviction par le belge Johan Heldenbergh.
Au final, un film authentique et pertinent, porté par des personnages attachants, qui bouscule et interroge le spectateur tout en montrant une réalité sociale souvent méconnue.