53 ans plus tard, ils sont de retour. Entre temps, il y a eu une suite (Vingt ans déjà) que tout le monde semble avoir oublié. Etrange. Bref, on est content de retrouver Anouk et Jean-Louis, même si les ravages des ans ne les ont pas épargné, surtout lui, devant la caméra de Claude Lelouch. Quand les deux comédiens sont à l'écran, c'est une magie amoureuse qui apparait et nous émeut et leur conversation pourrait bien durer des heures, on ne se lasserait pas de sa malice, à lui, et de sa douceur, à elle. Seulement, Les plus belles années de la vie, au scénario très peu épais, se caractérise aussi par une ribambelle d'extraits d'Un homme et une femme. Les premiers sont touchants mais l'accumulation ne sert pas le film qui finit par ressembler à un exercice nostalgique un peu vain. Pas rassasié (ou pas très inspiré), Lelouch y ajoute même de longues images de son court-métrage à fond la caisse, un matin dans Paris, qui est largement hors sujet. Et puis il y a la B.O qui est terrible, entre les mots de Barbelivien et la voix de Calogero, elle dégouline de mièvrerie, tout ce que les dialogues entre les deux personnages principaux ne sont pas. Certes, on a depuis longtemps pris l'habitude de pester contre les lourds défauts des films de Lelouch qui finissent par en gâcher les qualités mais là, c'est particulièrement rageant quand on a sous la main deux acteurs majuscules dont un seul regard ou sourire s'apparente à du grand art.