Thomas Kruithof était l'auteur d'un bon thriller politique, « La Mécanique de l'ombre », évoquant les liens parfois très troubles des hommes de pouvoir avec des compagnies fort peu fréquentables. Nous restons ici dans le domaine politique, mais cette fois de « proximité », l'héroïne étant une maire intègre et populaire, devant affronter un dilemme entre un portefeuille ministériel et un projet social lui tenant fortement à cœur.
Bien rythmé sans être captivant, « Les Promesses » pose ainsi de bonnes questions concernant le rôle d'un élu, les compromis(sions), les manœuvres pour parvenir à ses fins, le rôle tout-puissant de l'État faisant le malheure des uns et le malheur des autres, tout en décrivant assez bien les différentes relations entre idylles et gouvernement, où presque tout n'est finalement que négociations, calculs et compromis, où le sort de milliers de personnes peut parfois se jouer à un infime détail.
Cela reste un film français, donc pas toujours totalement clair dans son développement, manquant un peu d'intensité, où la réalisation tient plus du très bon téléfilm que du grand écran. Mais il y a un propos, légèrement idéaliste, parfois, de bons acteurs (Reda Kateb épate une nouvelle fois) et une volonté de constamment placer l'humain au cœur du récit, avec ses tensions, ses fissures, ses trahisons, ses réconciliations. Intéressant, à défaut d'être enthousiasmant.