La déchirure
1878 au Texas, une famille tranquille mais atypique sombre dans le tourbillon des guerres indiennes. Atypique puisque le père (John McIntire), veuf venu s'installer une vingtaine d'années auparavant...
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le 8 déc. 2020
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Petit couplet (habituel) sur le titre français "les rôdeurs de la plaine" … Bien entendu, on va me rétorquer qu'il est bien question dans le film de rôdeurs et il est aussi question de plaine. Alors quoi ? Eh bien, c'est juste que le titre original est plus puissant. D'abord, au premier degré, c'est le titre de la chanson du générique chantée par Elvis Presley. Puis au second degré, dans la tradition Kiowa, quand on voit l'étoile ardente (Flaming Star), c'est qu'on est sur le point de mourir … Et, il n'est pas impossible que le blason de ce western en soit un peu redoré, vu sous cet angle.
Elvis Presley, acteur dans ce western. Non, ce n'en est pas pour autant un western musical. Bien sûr, Elvis chante (très bien) la chanson du générique. Puis, tout au début, lors d'une fête familiale, Elvis prend sa guitare et fredonne une chanson country dans la joie. Et puis, c'est tout. Elvis Presely ne sera plus qu'acteur dans le reste du film.
Avec tout ça, je n'ai pas encore parlé de l'histoire. Elle se passe au Texas qui fut longtemps une terre de partage (façon de parler) entre colons blancs et indiens. Don Siegel met en scène une famille où le père s'est marié en secondes noces avec une indienne Kiowa et en a eu un fils qui est donc métis. Tout va pour le mieux jusqu'au jour où les Kiowas se sont à nouveau révoltés contre les colons transformant la communauté paisible des colons. Brutalement, la famille se trouve ostracisée sans appartenance, non reconnue par les uns et considérée comme ennemie ou traitre par les autres.
Justement c'est Elvis Presley qui joue le rôle du métis, un personnage bien intégré à la société blanche qui va l'obliger à (re)découvrir ses origines. Le personnage a une belle épaisseur dans le film et Elvis Presley joue bien son rôle de l'homme rejeté par les deux communautés qui va se retrouver seul. Il joue sur un registre sobre et taciturne sans sur-jeu.
Dolorès Del Rio joue avec grande conviction le rôle de la mère indienne. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'elle tient un rôle équivalent. J'ai beaucoup apprécié la scène mélodramatique et très lyrique de la mort du personnage qui se traine en rampant dans le désert jusqu'à rencontrer la "flaming star" scellant son destin. Mise en scène et jeu de l'actrice sont parfaits. Il en est de même du rôle du père joué par John McIntire, un vétéran du western. Il joue son rôle de père de famille avec une grande conviction.
Au final c'est un bon western solide qui aborde une réflexion difficile et quasi sans solution sur la difficulté d'être un métis en période de conflit.
Toutefois, il n'est pas impossible que "The Unforgiven" de John Huston, qui aborde les mêmes thématiques avec une grande maestria et probablement plus de moyens, sorti quelque temps auparavant, ait pu faire un peu d'ombre à ce western.
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le 7 juil. 2022
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