"Les tontons flingueurs", c'est sans aucun doute le film emblématique des parodies de séries noires, notamment celles de Lautner. Paradoxalement, il le doit moins au metteur en scène lui-même qu'aux textes fameux d'Audiard et à leurs interprètes. Les sentences et autres aphorismes populaires d'Audiard trouvent ici un écho d'autant plus favorable que Bernard Blier et Lino Ventura savent les pratiquer comme personne et font un récital en truands rivaux.
Le sujet n'est pas en soi d'un intérêt majeur, le scénario n'apparaissant ni ingénieux ni autre chose qu'un prétexte. Ventura, truand reconverti "dans l'honnête" se retrouve exécuteur testamentaire d'un ancien comparse et tuteur de la fille de ce dernier.
Un des ressorts de la comédie tient au décalage entre les activités délictueuses des protagonistes et la perspective qu'ils en ont. En clair, Fernand Naudin-Ventura se comporte désormais en père de famille modèle et en gérant de sociétés (en fait tripots et bordels...) avec le sentiment du bon droit et du travail consciencieux. Ces façons de paradoxes constituent l'essentiel de la parodie.
Quelques séquences d'anthologie et les apparitions de Blier (le célèbre Raoul Volfoni) dynamisent une mise en scène un peu terne.