Écrire est un art

À la base, un thriller se déroulant dans le milieu littéraire, qui plus est en quasi huis-clos, je dis oui, mille fois oui, surtout sous la houlette du plutôt bon Régis Roinsard et avec un casting international souvent de belle tenue. Oui, mais voilà : ce qui promettait beaucoup sur le papier se révèle nettement moins concluant à l'écran. On ne s'ennuie pas, pourtant : rythme soutenu, rebondissements constants, réalisation plutôt efficace dans sa logique « action », le plaisir de passer une centaine de minutes au milieu de romans, le ressenti (surtout au début) des lecteurs à une œuvre qui les passionne...

Tout n'est vraiment pas à jeter. Reste que les choix narratifs ont sacrément de quoi déconcerter. On se perd dans un montage se voulant ultra-sophistiqué mais multipliant en réalité les mauvais choix et les flashbacks inégaux, complexifiant inutilement une intrigue finalement pas si dingue, l'aspect « whodunit » ne faisant pas long feu alors que l'identité du coupable n'était au départ pas si évident. Il y a beau avoir une volonté de relancer le scénario par quelques mystères demeurant inexpliqués, l'essentiel a été révélé, nous faisant suivre d'un œil plus distrait malgré quelques « twists » relativement réussis.

Côté casting, si certains s'en sortent bien (Riccardo Scamarcio, la divine Sidse Babett Knudsen, Maria Leite, Sara Giraudeau), on ne retient toutefois que l'hallucinante prestation de Lambert Wilson, en surjeu aussi total que constant dans un rôle qu'il rend encore plus ahurissant, aux agissements inconcevables sans qu'on ne cherche jamais vraiment à l'arrêter

Bref, pas déplaisant à regarder, le film souffre toutefois de trop nombreux défauts, notamment dans l'écriture, pour espérer concurrencer les classiques du genre dont il semble parfois s'inspirer.