J'avais bien aimé le premier volet, proposition de cinéma ambitieuse mais perfectible. Martin Bourboulon sort donc cette deuxième partie seulement quelques moins plus tard, reprenant directement les intrigues ouvertes par son prédécesseur.
Le réalisateur a visiblement cherché à prendre en compte les critiques adressé à la 1ère partie, ayant complètement réétalonné la colorimétrie. Les images sont ici beaucoup moins sombres, plus agréables. Le truc, c'est qu'il n'a pas modifié le reste, voire l'a empiré.
Si comme moi vous faites parties de ceux qui n'ont pas adhéré au concept des plans-séquence à tout va dès qu'il y a une scène de combat, vos cheveux se hérisseront ici. Le moindre affrontement est filmé en plan-séquence peu lisible, avec supplément shaky cam. Ce qui rend l'action difficilement appréciable quand on est en un contre un, et limite illisible dès qu'il y a une mêlée.
Point noir également sur le scénario. Autant le premier volet avait une trame définie, autant celui-ci semble de pas trop savoir où il va, tout en étant constamment redynamisé par des sous-intrigues (complots, trahisons, enlèvements, guerre...). L'objectif est clairement de ne pas ennuyer le spectateur... et de faire en sorte qu'il ne prenne pas 5 minutes pour réfléchir aux événements qui se déroulent... Car quand on se pose, on réalise que des personnages sont sacrifiés, et que le scénario aligne plusieurs facilités ou incohérences (sans parler du twist final digne d'un téléfilm).
Néanmoins, le film a le mérite de ne jamais ennuyer sur deux heures. Il est appuyé par de solides comédiens (Eva Green tire son épingle du jeu en Milady diablesse !), et exploite de très beau décors historiques. C'est loin d'être parfait, mais si ça peut valoriser un peu le patrimoine littéraire ou architectural...
A noter aussi qu'il reprend bon nombre d'événements ou personnages historiques, évidemment arrangés pour rendre tout cela cinégénique.
Détail amusant, le comte de Chalais est ici "proprement" exécuté par son maître. Dans la vraie vie, il fut trahit par Gaston d'Orléans, et fut exécuté en public par un prisonnier inexpérimenté, qui lui asséna 29 coups de haches !