Passons rapidement sur le fait que le film n'ait plus qu'un vague rapport avec le livre : c'était prévisible au vu du premier et j'avais surmonté un rejet initial pour finalement apprécier les choix de scenario. Mais ne serait-ce que de ce point de vue, on ne peut que déplorer que le siège de La Rochelle ait été évacué comme un élément de contexte sans importance et que les scénaristes aient oublié le moment le plus génial du livre : le repas dans le fortin abandonné.
Si ce n'était que cela, j'aurais pu aimer. Mais le deuxième opus fait le choix de diminuer ce qui m'avait plu (la gouaille d'Aramis et de Portos) et d'insister sur des amourettes ridicules et auxquelles on a peine à croire entre d'Artagnan, Athos et Milady. Le jeu des acteurs n'est pas vraiment le problème, à part le cabotinage systématique de François Civil qui devient insupportable. Par exemple, lorsque Vincent Cassel me fait presque rire de malaise au moment où il est avec son fils sur la tombe de sa femme, ce n'est pas tant son jeu que l'ineptie du scenario qui en est responsable. Il est censé être quoi ? Un homme torturé entre son devoir, son alcoolisme, ses regrets et par-dessus on ajoute un amour filial qui semble lui tomber du ciel.
Celle qui s'en sort encore le mieux est Eva Green, avec une scène qui aurait pu être belle dans la salle du château de Buckingham si sa partenaire n'avait pas le charisme d'un poisson mort.
La seule chose à sauver dans ce film est la profusion des décors, des chevaux et des costumes. On rit deux fois mais on regrette que le réalisateur ait encore pris le parti de filmer les combats caméra à l'épaule, ce qui rend les scènes peu claires et pas du tout impressionnantes.
Pire, les incohérences d'ensemble font à plusieurs reprises décrocher du film. D'Artagnan ne semble plus savoir se battre à la fin, Athos oublie son honneur, Milady ment puis dit la vérité sans que cela soit justifié, sans compter cette apothéose de ridicule où le héros menace l'homme le plus puissant du royaume et s'en sort sans souci juste avant d'aller questionner la reine comme si c'était son amie.
Bref, grande déception parce que, sans être un chef d’œuvre, le premier était un honnête divertissement assez réussi.