Malgré des moyens relativement considérables et de belles qualités à faire valoir, ce deuxième épisode des Trois Mousquetaires de Martin Bourboulon a été accueilli assez froidement. Comme si le public n'excusait pas aux productions françaises ce qu’il pardonne aux créations américaines.
Certes, l’issue de l’intrigue est sans doute excessivement mélodramatique et semble inspirée des longs-métrages Disney.
Notamment la scène de combat final au milieu des flammes. Comme il était difficile de représenter le héros tuant son ennemie, la « méchante » de l’histoire sera finalement frappée par un effondrement de poutres enflammée. Du moins apparemment...
Certes, le rappel des évènements du premier film est peu créatif et la fin, ouverte sans être complètement assumée, peut agacer.
Certes, les dialogues cocardiers (fleurdelisés plutôt) pourront hérisser ceux qui n’apprécient pas la mise en scène façon « Puy du Fou ».
Mousquetaires, vous êtes soldats pour mourir, je vous emmène là où on meurt !
Mais ces imperfections ne doivent pas occulter toutes les réussites du film qui se révèle très plaisant à suivre. De fait, à l’instar de son personnage-titre, ce deuxième opus se voit marqué par certaines critiques d’un signe infamant : celui du téléfilm. Un jugement injuste pour cette production comme pour les téléfilms.
On peut tout d’abord se réjouir des ambitions esthétiques du film et la profusion de décors naturels devrait contenter ceux qui se plaignent de ne voir que des films saturés de numériques ou tournés dans les mêmes décors d’appartements parisiens. Comme cela a souvent été souligné, la mise en scène par plans séquences, caméra à l’épaule, est parfois difficilement lisible, mais elle permet aussi de vraies réussites visuelles, comme cette transition vers un plan aérien de l’armée royale ou encore la plongée de D’Artagnan dans les douves.
Le deuxième point fort de ce deuxième volet se situe du côté de l’intrigue. Si le premier épisode centré sur les ferrets de la reine était simple, le scénario est ici plus complexe et ménage un intéressant suspens à travers les ramifications des différents clans, tous déterminés à faire triompher leurs intérêts.
L’ambition du casting aura frustré par le temps fatalement limité accordé à certaines stars. Si Porthos-Pio Marmaï est longtemps laissé à l’infirmerie, tel Jean Lefebvre dans Le Gendarme à New-York, il réalise quelques amusantes apparitions. En fin de compte, les trois mousquetaires disposent de plus de temps à l’écran. Athos (Vincent Cassel) bénéficie d’une intrigue secondaire résolument dramatique tandis que les scènes de Romain Duris et Pio Marmaï sont plus légères et apportent de la respiration au récit.
Les Trois Mousquetaires - Milady, sans être un chef d’œuvre révolutionnant le genre, est donc un excellent divertissement dont l’ambition mérite d’être saluée et encouragée, et qui, à l'image de ses héros, fait preuve d'un certain panache.