Dans la série des enfants tueurs, ce film un peu oublié tient son rang. Reprenant les codes du slasher (c’est normal, nous sommes en 1981), il empile les scènes de mise à mort avec son quota de femmes à poil, d’adultes impuissants et à côté de la plaque et de nombreuses invraisemblances grotesques. Dans la logique de certains films de ce genre, aucun motif tangible n’est apporté pour justifier la méchanceté de ces trois gamins. La première scène du film, après celle de la fameuse éclipse, est une scène de meurtre. La complicité des trois merdeux n’est jamais justifiée, elle est juste là. En ce sens, le film ne s’aventure jamais sur la piste de l’enquête. Une somme de crimes s’abat dans un quartier et on rappelle aux jeunes gens de prendre des précautions. Personne n’enquête pour connaitre l’identité des assassins et personne ne soupçonne les trois chérubins qui font cependant dans le parricide et le fratricide.
Le film se présente donc comme une série B qui enchaîne les scènes de meurtre mais qui se refuse au gore. Plus dommageable, il ne parvient jamais à se montrer inquiétant ou angoissant. Le suspense n’est pas au rendez-vous et le scénario pèche par sa linéarité. On se rattrape en termes de rythme avec un récit qui épure les temps morts et emporte ainsi assez facilement le spectateur. L’interprétation des trois sadiques est également un bon point, même si elle est largement dominée par deux des jeunes comédiens. Le final manque sûrement d’intensité et certaines scènes souffrent d’un évident manque de budget mais le film se regarde vraiment facilement.
Une réalisation plus audacieuse (on est ici vraiment dans le rudimentaire) et un récit plus dynamique, qui aurait également creusé davantage le portrait des personnages, aurait été un véritable bonus. On se contentera cependant de cette petite série B sympathique et sans prise de tête.