Pas de doute : on est chez James Ivory, là où tout est parfait, propre, élégant, sans faute de goût : certains adorent, d'autre moins. Je dois pourtant reconnaître que même si je ne suis pas le premier fan de ce genre de cinéma, « Les Vestiges du jour » est une oeuvre qui a su me toucher par sa subtilité, sa capacité à mettre en avant les non-dits, à construire une relation tout en nuances entre les deux principaux protagonistes, mais aussi les autres personnages présents au domaine Darlington. Le réalisateur n'oublie pas pour autant le contexte historique et les enjeux qui les entourent, bien mis en valeur et permettant de mettre en lumière la personnalité complexe de James Stevens. Celui-ci est brillamment incarné par Anthony Hopkins, qui donne à cet homme quasiment incapable de penser par lui-même et ne jurant que par son devoir un aspect émouvant, comme en témoigne une fin qui nous donnerait presque envie de pleurer tant on se dit que ce n'est pas possible de passer à côté de l'amour de sa vie comme ça. Mais oui, quoi, c'est vrai qu'on a tous l'occasion de rencontrer une fois dans notre existence Emma Thompson, surtout que celle-ci est encore plus belle et touchante qu'à l'accoutumée... Toujours est-il que je n'en suis pas sorti indemne, conscient d'avoir vu ce genre de très beaux films que l'on voit au grand maximum une fois par an : vous savez ce qu'il vous reste à faire.