Pierre Richard en vieillard surexcité, affublé d’une béquille multi-usages, Eddy Mitchell en amoureux éconduit, régulièrement recouvert de fumier par sa promise, et Bernard Lecoq en retraité paisible, constamment dérangé par ses excentriques vieux copains : vous avez compris que la suite des Vieux fourneaux repose sur la sympathie évidente que dégage les trois acteurs principaux auprès du public.
On constate vite que l’interprète du Grand blond cabotine un peu trop et que le rocker de Belleville est toujours aussi mauvais comédien (En quarante ans de cinéma il a eu deux bons rôles, dans deux bons films : Coup de Torchon et Le Bonheur est dans le pré) par contre on est surpris par l’aisance et l’abattage de Bernard Lecoq, acteur sous-estimé, cantonné trop souvent dans des seconds rôles, qui domine la distribution haut la main.
Pour le reste on regrettera une mise en scène très relâchée, voire inexistante par moments, et un scénario bâclé, débordant de bons sentiments, trop caricatural pour être convaincant. On sourit ici et là, l’ensemble se laisse voir et s’oublie très vite, on est très loin de l’humour vachard et corrosif de la BD que le premier opus sur grand écran rendait assez bien.
Les Vieux fourneaux 2 ronronne gentiment comme un téléfilm de France 3, c’est déjà pas mal diront certains, l’indulgence c’est bien mais vu le prix d’une place de ciné il faudrait que certains réalisateurs se remuent un peu les méninges pour ramener du monde dans les salles. Un budget de cinéma avec un beau casting pour, au final, tourner un téléfilm, c’est quand même ballot comme dirait l’autre.