Il était une fois dans le Nord
Une bouffée d'air frais qui sent bon le Nord.
Douglas l'as des as et le bourreau des coeurs avait un objectif en tête.
Faire un film s'apparentant au western en l'incorporant aux temps des vikings.
« The Vikings » est une fabuleuse maquette espérée et imaginée qui prend forme.
Il y a une plastique qui se ressent et qui se voit à chaque plan, à chaque signe ou expression. La fidélité est apportée à tous les recoins : les villages des nordiques, les grandes infrastructures, les châteaux d'Angleterre, les coins de paysans ; et toutes sortes d'objets qu'on pouvait trouver à l'époque, ainsi que l'utilisation que les peuples en faisaient, que ce soit dans une bataille, dans un festin, ou pour n'importe quelle scénette qui était susceptible de les amuser.
Kirk Douglas compose une aventure parfaitement dans le ton, peut-être trop par moment, et n'oublie pas le côté fantaisiste et les légendes qui me semble indispensable pour une telle histoire. Une histoire qui d'ailleurs côtoie tous les codes connus et reconnus, de la romance jusqu'à la tragédie familiale où deux hommes que tout oppose s'avèrent être des frères de sang. Une histoire à la croisée des mondes, se diversifiant sans cesse et alternant des instants héroïques et intrépides, contenant leur lot de menaces perfides, voire un brin satirique. Et du "sauve qui peut" qui découle d'une même menace, un dénouement final qui pèse sur tous les personnages, qu'ils soient principaux ou secondaires.
Les clichés, puis-je en parler avec la mécontente habituelle qui consiste à vouloir de l'originalité ? De l'originalité qui amène parfois à s'égarer... ? Non merci. Puisque Les Vikings est la parfaite représentation de mon imagination - et pas seulement la mienne - d'enfant qui cause tout seul. Elle renvoie à tous ces délires passés dans les parcs, et même n'importe où, à me prendre pour une fripouille des mers.
Je ne peux décemment nier m'être cogné le front contre l'écran en ayant vu la réalisation. Je me répète, mais la puissance des paysages naturels ; les couleurs qui se marient, renvoyant aux lueurs scandinaves ; les codes de honneur qui se traduisent par les actes ; les virées dans la brume à bord des drakkars, ou dans la forêt à l'allure naissante ; et cette offensive finale extraordinairement classique et pourtant majestueusement efficace... Je savoure sans l'once d'une modération.
Doté d'un casting royal, Les Vikings est un grand film d'aventure. Un ancêtre qui n'a pas encore eu de descendant au XXIème siècle. Un descendant digne du Valhalla.