4 avril 1928, c'est la rentrée des classes quand Hisako Oishi, lumineuse Hideko Takamine, jeune institutrice fraîchement nommée, débarque sur cette petite île du Japon intérieur.
Dans ce village de pêcheurs on regarde d'abord d'un mauvais oeil cette modern girl en jupe et à bicyclette, avant de l'adopter.
A l'école 24 prunelles la scrutent, 12 enfants de 7 ans: une relation fusionnelle va naître entre l'enseignante passionnée, débordante d'humanité, surnommée affectueusement Mademoiselle Petit Caillou, et ses jeunes élèves, taquins et affectueux.
Les femmes et les enfants, c'est pas facile à gérer!
s'exclame le directeur d'école, quand, après avoir été la cause de l'accident de leur maîtresse, lors d'une séquence drôle et émouvante, les douze bambins du titre se mettent à pleurer comme des veaux à l'annonce qu'elle ne pourra plus leur faire la classe.
Et c'est justement cette photo qui rythme le film : la jeune femme en béquilles entourée des sept filles et cinq garçons qui symbolise ce moment heureux des retrouvailles, lors de la première visite des élèves à leur maîtresse convalescente.
Tout au long de leur vie les enfants se raccrocheront à cette photo des 24 prunelles: on la retrouvera l8 ans plus tard après la guerre, où les survivants organiseront à celle qui fut leur modèle, de chaleureuses et émouvantes retrouvailles, lui offrant, outre leur amour indéfectible, un vélo.
A travers le destin de ces 12 enfants, qui n'auront pas la vie espérée, et en faisant de Hisako une figure remarquablement engagée et anti-militariste, Kinoshita s'insurge contre le Japon des militaires, contre la chasse aux sorcières rouges et l'embrigadement des enfants.
Film émouvant, superbe mélodrame, départs et retrouvailles rythmés par la chanson du gros corbeau avec ses petits, et à la fin nous avons tous en nous quelque chose de Madame grosses larmes, dernier surnom donné à Hisako par ses nouveaux élèves, enfants des 24 prunelles.