Un "Au revoir Mr. Chips" japonais, au féminin et en mieux...
Une oeuvre qui fait un peu penser à "Au revoir Mr. Chips" sauf qu'ici on est au Japon, que l'ellipse est plus habilement utilisée pour montrer le temps qui passe et ses conséquences inexorables et que "Mr. Chips" est une femme...
Et pas n'importe quelle femme puisqu'elle a les traits d'Hideko Takamine, actrice très talentueuse et charismatique, qui est peut-être une des seules comédiennes du Pays du Soleil levant avec Setsuko Hara dont le nom vaut à lui seul le détour. Inutile de préciser qu'elle est ici fabuleuse comme à son habitude.
L'histoire ne se déroule que quasiment sur une île et raconte la vie sur près de vingt ans d'une institutrice très dévouée à ses élèves, ce qui est aussi un très bon prétexte pour raconter de ce point de vue près de vingt ans de l'histoire du pays de 1928 à 1946, et on se concentre principalement sur les relations qu'elle entretient avec ses élèves ou anciens élèves.
La protagoniste parvient sans mal à être très attachante, surtout quand dans le Japon ultra-militarisé des années 30 et de la Seconde Guerre Mondiale elle ne cache pas courageusement qu'elle considère chacun de ses écoliers comme un être humain à part humain et non pas juste comme de la chair à canon uniquement bon à se sacrifier pour la patrie.
Autrement, les personnages chialent souvent dans le film mais le ton reste remarquablement sobre. La dernière scène est dans ce domaine particulièrement émouvante.
Malgré ses plus de deux heures et demie, "Les 24 prunelles" est un très beau film devant lequel on ne voit pas le temps passer, si ce n'est celui de l'histoire évidemment mais là c'est autre chose...