Ah ça ! Pour du cinéma indépendant estampillé Sundance, c'est du cinéma indépendant estampillé Sundance ! Ce n'est ni un compliment ni un reproche, juste un constat tant « Les Winners » avait tout pour faire impression au festival de tonton Robert. Néanmoins, à y regarder de plus près, c'est le positif qui l'emporte sans trop de souci. Car si le rythme est plutôt tranquillou, les personnages sont sympathiques, le scénario aussi, et on se laisse prendre par ce portrait de l'Amérique d'aujourd'hui à travers ces gens modestes, imparfaits mais attachants. Thomas McCarthy évite néanmoins le morose pour plus se concentrer sur l'aspect atypique du récit, des héros et de leurs situations, tout en restant ancré dans un certain « réalisme social » plutôt convaincant. Celui-ci réussit même le tour de force de nous intéresser (relativement) à la lutte durant 100 minutes, certaines scènes concernant cette dernière s'avérant parmi les plus réussies du film. En somme, voilà une œuvre sans génie, mais drôle, touchante, intelligente et portée par un casting épatant : du cinéma indépendant, certes, mais du cinéma indépendant de qualité.