Professeur d'anglais ayant quitté (fui?) sa province, Madeleine s'installe dans une pension de famille parisienne où elle se lie amicalement à Pierre (Gabin), un bibliothécaire aimable dont le réalisateur Georges Lacombe suggère qu'il mène une double vie. Et on apprendra assez vite laquelle...
La première partie du film est plutôt réussie, avec des caractères bien ébauchés qui conservent une part de mystère, avec des dialogues justes et une atmosphère morose, désenchantée, qui participent, les uns et les autres, d'un reflet social réaliste et intéressant. A ce moment du film, le scénario parait bien ficelé.
C'est plus tard, avec la proportion policière du sujet, que la mise en scène révèle ses limites. Toute cette partie du film manque de concision et ni le sujet, ni les deux personnages principaux n'offrent encore réellement de surprises. Tout en gardant une certaine noirceur, associée à la fatalité qui guette Pierre -et qui a si souvent accablé Gabin dans ses rôles d'avant-guerre notamment- le film se consacre désormais à une intrigue policière assez conventionnelle et volontiers mélo.